Un désaccord sur le protocole? Ce 26 octobre Emmanuel Macron reçoit à l'Élysée Olaf Scholz. Selon le site de l’Élysée, rien n’est prévu à l’issue de la rencontre. Pourtant, la chancellerie allemande a auparavant annoncé qu’"une conférence de presse conjointe est prévue après les pourparlers".
Si cela est confirmé, ce serait un camouflet pour Olaf Scholz. Refuser une conférence de presse à un dirigeant en visite est une tactique politique généralement appliquée pour adresser une réprimande, comme l'a récemment fait Scholz lors de la visite du Premier ministre hongrois Viktor Orban à Berlin, écrit le journal Politico, en précisant que le chancelier allemand arrive avec une grande délégation composée de journalistes.
"Vraisemblablement, il y a eu un manque de contacts et d'échanges entre les nouvelles équipes gouvernementales d’Olaf Scholz et Emmanuel Macron. Nous sommes certainement aussi au début de nouvelles relations politiques interpersonnelles, pour lesquelles la confiance doit d'abord être construite", avance auprès du journal Sandra Weeser de l'Assemblée parlementaire franco-allemande.
Points de désaccords
Les sujets de crispation entre les deux dirigeants sont nombreux.
Ainsi, Olaf Scholz, qui a récemment annoncé un plan de soutien de 200 milliards d’euros pour rendre les entreprises allemandes encore plus compétitives au détriment des autres entreprises européennes. Ce bouclier qui vise à plafonner les prix de l'énergie et soulager les consommateurs allemands face à l'inflation ne plaît pas à tout le monde au sein de l'UE et en particulier à la France. Suite à cette annonce, le Сonseil franco-allemand a été reporté à janvier 2023.
Concernant les questions d’armements, Emmanuel Macron ne cesse de plaider pour "une Europe de la Défense beaucoup plus forte", tandis que le dirigeant allemand achète des armements américains au lieu de se tourner vers l’industrie européenne.
De plus, selon Politico, l’Élysée a récemment été irritée après l’annonce selon laquelle Olaf Scholz prévoyait de se rendre à Pékin pour rencontrer Xi Jinping, ce dernier venant d’être reconduit pour un nouveau mandat. Emmanuel Macron aurait préféré visiter conjointement avec Olaf Scholz le dirigeant chinois.