"L'Europe a perdu sa posture de neutralité, la France n'a pas construit sa propre défense donc elle est obligée de s'aligner sur les États-Unis et sur l'Otan", a déclaré dimanche Ségolène Royal, ancienne candidate socialiste à la présidentielle en 2007, sur la chaîne de télévision israélienne i24NEWS.
Avec ce conflit en Ukraine, les États-Unis font "de bonnes affaires", surtout en matière d'industrie de l'armement et de l'énergie, a-t-elle affirmé.
En revanche, si la France avait construit sa propre défense, elle aurait pu garder la liberté de parole tout en restant sur la ligne du non alignement adoptée par le Général de Gaulle, a-t-elle poursuivi. Paris a toutefois dû s'aligner sur les États-Unis et n'a pas pu empêcher l'éclatement du conflit en Ukraine, faute de liberté de parole, estime l'ancienne ministre.
Toujours convaincue qu'elle a raison
Mme Royal est également revenue sur ses propos tenus en septembre dernier sur BFM TV et qui avaient provoqué un tollé. Elle avait émis des doutes sur la réalité des exactions russes à la maternité de Marioupol et lors du "massacre de Boutcha", évoquant une "propagande de guerre par la peur".
"J'avais raison", a-t-elle martelé. "Dès que vous émettez une nuance par rapport aux discours officiels et à l'action de nos amis américains vous êtes considérés comme anti-américain".
La politicienne s'est dite également choquée par le fait qu’Ursula von der Leyen "est devenue aujourd'hui la porte-parole de l'Otan, il n'y a pas d'écart entre ce qu'elle dit, le Pentagone et la CIA".