La France avait restitué à l’Algérie, en juillet 2020, 24 crânes datant de la conquête française, au XIXe siècle, à l'issue d'un long travail d’enquête mené à partir de 2018 par une commission mixte d’experts algériens et français. L'affaire vient cependant de resurgir lorsque le quotidien américain New York Times a déclaré que seuls 6 de ces 24 exemplaires étaient clairement identifiés comme étant ceux de résistants algériens décapités.
Selon des informations obtenues par Jeune Afrique auprès du Musée de l’Homme, où les restes en question étaient conservés, ce sont en réalité 26 crânes, et non 24, qui devaient initialement être restitués. Ces deux autres n’ont pas pu être restitués en 2020 car ils ne faisaient pas partie de la collection nationale conservée au musée, mais appartenaient à la Société d’anthropologie de Paris (SAP).
Deux crânes attendent d'être restitués
Pour assurer leur récupération, le Musée de l’Homme a introduit, en 2021, une demande d’abandon de propriété auprès de la SAP. Une fois la propriété abandonnée, les deux crânes devaient être remis à l'Algérie en juin 2021.
Cependant, "contre toute attente, les Algériens ne sont pas venus les récupérer", écrivait à l'époque Le Monde. Une source au Musée a confirmé à Jeune Afrique que la veille de la cérémonie, l’ambassade d’Algérie a demandé un report sans fournir d’explications.
Une promesse tenue
Emmanuel Macron s’était engagé, lors de sa première visite officielle à Alger fin 2017, à ce que la France restitue ces crânes, alors que des historiens d'Algérie et de France le souhaitaient depuis des années. Considérés au XIXe siècle comme des trophées de guerre par les militaires français, ils étaient jusqu’alors conservés dans le musée de l'Homme de Paris.
Le retour de ces crânes en Algérie a été célébré en grande pompe lors d'une cérémonie solennelle organisée à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Le Président Abdelmadjid Tebboune est venu en personne les accueillir sur le tarmac de l’aéroport d’Alger.