Cette nomination s’est faite à l’issue des travaux du Conseil des ministres marocain qui s’est tenu le 18 octobre. Mohammed Benchaâboun, anciennement ambassadeur marocain à Paris et qui a regagné Rabat un an seulement après sa nomination, a officiellement été promu à la tête du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, indique l’agence de presse MAP. Mais dans les faits, l’histoire semble plus complexe.
Derrière cette nouvelle affectation, se profile surtout une réponse du berger à la bergère. L’ambassadrice de la France à Rabat, Hélène Le Gal, a été dernièrement envoyée à Bruxelles pour prendre les commandes de la direction Afrique du nord et Moyen-Orient au sein du Service européen pour l’action extérieure (SEAE). Aujourd’hui, les relations entre les deux pays sont gérées par des chargés d’affaires. Rabat déplorerait que son allié stratégique ait une certaine incohérence sur le dossier du Sahara occidental. Plus que le déplacement en grande pompe à Alger avec quasiment les deux tiers de son gouvernement et du CAC 40, c’est surtout la position mi-figue mi-raisin de Paris sur le sujet.
À cela s’ajoute le dossier complexe des visas et la décision prise par l’Élysée de baisser les quotas algériens et marocains de 50%, contre 30% pour les tunisiens. L’objectif étant d’amener la rive sud de la Méditerranée à être d’accord avec le principe de prorogation des documents de leurs ressortissants “sans papiers” sur le territoire français. La question porterait ici sur le nombre de Marocains concernés par la mesure.
Outre l’ambivalence de la France sur le Sahara occidental et les visas refusés, la récente plaisanterie du Président faite à la sortie d’un restaurant en s’adressant à des Marocains rencontrés par hasard : “J’irai au Maroc fin octobre”, fait grincer quelques dents. Cette déclaration n’a pas plu dans un pays où la France n’a toujours pas d’ambassadeur dans les faits. Paris éclaircira les choses d’ici la fin du mois d’octobre à l’ occasion du débat sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO). Qui vivra verra.