Commentant l’instauration de la loi martiale dans quatre nouvelles régions de Russie, un responsable de l’administration américaine a évoqué auprès de CNN "une tactique désespérée" de Moscou pour assurer son contrôle sur ces territoires. Interrogé par Sputnik, Vasfi Sel, secrétaire générale de la fondation pour le développement de la Crimée, voit les choses autrement.
Pour lui, "la Russie contrôle la situation" et est au courant du fait que l’Occident prépare une attaque contre le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. Pour cette raison, et vu le risque d’inondation de Kherson, les autorités ont organisé l’évacuation de la population de la ville.
"Je pense que la loi martiale a été décrétée pour créer des organes spéciaux de coordination et pour éviter une catastrophe possible", a-t-il déclaré.
Protéger de nouveaux citoyens
De son côté, le chef du bureau d’analyse militaire et politique Aleksandre Mikhaïlov souligne que de facto les régions concernées vivent sous la loi martiale depuis le début du conflit en raison des combats et des pilonnages incessants.
"La Russie a pris sous son aile des millions de nouveaux citoyens et elle doit créer les conditions nécessaires pour les protéger", a-t-il indiqué à Sputnik.
Ainsi, le décret de Poutine fixe l’état des choses et soumet les administrations locales au contrôle des militaires qui comprennent mieux la situation sur place, car ils ont des données fournies par les renseignements.
La loi martiale
Décrété par Vladimir Poutine 19 octobre dans les républiques de Donetsk et Lougansk ainsi que dans les régions de Kherson et Zaporojié, la loi martiale a été approuvée le même jour par le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
De plus, les régions russes de Belgorod, de Briansk, de Koursk ainsi que le territoire de Krasnodar sont placées par le décret du Président en "état d’alerte" alors que celles du sud et du centre sont en "vigilance renforcée". Les autres régions russes sont en "vigilance de base".