Près de 10.000 réfugiés ukrainiens accueillis en France sont repartis dans leur pays, annoncé ce lundi 10 octobre à l'AFP le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi.
"On pense qu'environ 10.000 [déplacés ukrainiens] sont repartis fin septembre, d'après les cartes d'allocation pour demandeurs d'asile désactivées", explique le directeur général de l'Ofii, qui livre la première estimation de ce mouvement de départ, près de huit mois après le début de la guerre en Ukraine.
Pour recouper les données liées à cette allocation, offerte aux réfugiés ukrainiens même s'ils ne sont pas à proprement parler des demandeurs d'asile, les autorités ont aussi observé "une perte dans les renouvellements de protection temporaire". Le régime inédit octroyé par les Européens à ces déplacés est renouvelable tous les six mois.
"Cela correspond à ce qu'on voit depuis le début de cette crise, à savoir qu'une partie des déplacés ukrainiens arrive avec l'objectif de rentrer dans leur pays dès que possible, tandis que d'autres sont dans des allers-retours entre la France et l'Ukraine", a déclaré Didier Leschi.
Ce mouvement de départ coïncide également avec un net ralentissement des arrivées, "180 en moyenne" sur les derniers jours, qui se reflètent aussi dans une baisse des élèves ukrainiens scolarisés en France: près de 19.000 fin juin, contre 18.500 fin septembre, poursuit-il.
Malgré cette décélération, environ "107.000" déplacés ukrainiens sont toujours couverts par l'allocation pour demandeurs d'asile délivrée par l'Ofii, indique M. Leschi, qui estime à 27 millions d'euros par mois cette aide versée aux Ukrainiens depuis le début de l'opération spéciale russe.