Dans le sillage de la loi sur la programmation militaire 2022-2025, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) adopté vendredi 30 septembre, en conseil des ministres, le projet de contrat de joint-venture ayant pour vocation de développer une intense activité de production d’armements et d’équipements pour les forces armées.
Fabrice Tshupa, secrétaire général du Mouvement pour l’éveil de conscience et la libération du Congo (MECLC), estime que ce projet est très important "dans l’état actuel où se trouve la RDC".
"Suite à des complications et des embargos pour la production et l’achat d’armements afin de pouvoir mettre la stabilité à l’est de notre pays, nous sommes confrontés à des réalités qui ne permettent pas de faire émerger notre économie", a estimé auprès de Sputnik le dirigeant de ce mouvement citoyen.
Par contre, la possibilité d’organiser une production d’équipements militaires apportera, selon lui, "la stabilité politique, voire même géopolitique".
"Si la RDC essaye de toujours compter sur l’Occident pour l’achat d’armes, pour stabiliser l’est de la RDC, ce sera un échec."
Besoin d’un partenaire de taille
M.Tshupa signale que le défi est d’autant plus hardi que la rébellion qui fait des ravages dans l’est du pays depuis 1996 est dotée d’armements lourds.
Mais pour mettre en place ces projets, une condition est requise.
"Pour pouvoir produire nos propres armes nous devons avoir un bon partenaire, un partenaire de taille, comme par exemple la Russie […], un partenaire égal-égal pour chercher à placer la sécurité au sein de notre pays."
Nettoyer l’armée
Le secrétaire général du MECLC doute cependant que ces projets puissent être réalisés sous la présidence de Félix Tshisekedi.
"Il faudra un Président de taille, qui cherchera d’abord à nettoyer l’armée, car il y a trop d’infiltrés en son sein."
L’adoption du projet de contrat de joint-venture fait suite à l’adoption le 9 septembre 2022 du Document de politique de défense de la République. L’un de ses piliers majeurs est l’autonomisation logistique du système de défense par la mise en place d’une industrie adéquate, indique Politico.
Elle intervient également après l’adoption, toujours par le gouvernement de la RDC, de la loi sur la programmation militaire 2022-2025.
Ces outils s’inscrivent au sein de la logique des efforts du gouvernement pour faire face à la situation sécuritaire instable dans la partie est depuis plus de deux décennies.
Cette zone est dominée par des groupes armés locaux et étrangers.