L'Opep+ réduira-t-elle la production de pétrole au grand dam des États-Unis?

L'Arabie saoudite cherche à augmenter les prix du pétrole lors d'une réunion de l'Opep+ à Vienne. Selon le Financial Times, le but de cette mesure est d’aider la Russie et… lancer une pique aux États-Unis.
Sputnik
Les représentants des pays de l'Opep+, les 23 principaux producteurs de pétrole, se réunissent en "présentiel" ce mercredi à Vienne. L'agenda s'annonce chargé: selon le Financial Times, les pays projettent d'annoncer une baisse importante de la production de pétrole.
"L'Arabie saoudite cherche à augmenter les prix du pétrole lors d'une réunion vitale à Vienne dans une mesure destinée à irriter les États-Unis et à aider la Russie", écrit le journal.
Le volume de la baisse n'a pas encore été convenu, mais le journal écrit que la Russie et l'Arabie saoudite "insistent sur une réduction de 1 à 2 millions de barils par jour ou plus" qui sera introduite par étapes sur plusieurs mois.
La mesure "déclencherait très probablement des contre-mesures américaines, y compris le lancement supplémentaire de pétrole à partir de la réserve stratégique de pétrole du pays", prédit le FT en se référant à des analystes.
"Ce n'est pas l'Arabie saoudite d'autrefois et les États-Unis ont peut-être été un peu lents ou peu disposés à reconnaître ce fait en matière d'énergie", a déclaré Raad Alkadiri, analyste chez Eurasia Group. "S'ils veulent un prix du pétrole plus élevé, ils ont clairement indiqué qu'ils vont poursuivre ce chemin, même si cela se traduit par une réponse réciproque des États-Unis."
D'après une source du FT au courant des discussions, les réductions pourraient être créées à partir de la fabrication actuelle, et non des quotas que certains pays membres de l'Opep+ n'ont pas été en mesure de respecter après des années de mauvaise gestion et de sous-investissement.

CNN parle d'un "dernier effort" des USA

La chaîne CNN parle d'une pression américaine sur les pays producteurs de pétrole afin qu'ils votent contre la réduction de la production.
Les plus hauts responsables dans les domaines de l'énergie, économique et de politique étrangère ont été enrôlés pour faire pression sur leurs homologues des pays alliés du Moyen-Orient, notamment le Koweït, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
La Maison-Blanche "a des spasmes et panique", a déclaré un autre responsable américain, décrivant ce dernier effort de l'administration comme une manière d’"enlever les gants".
Dans une déclaration à CNN, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson, a déclaré: "Nous avons clairement indiqué que l'approvisionnement énergétique devrait répondre à la demande pour soutenir la croissance économique et faire baisser les prix pour les consommateurs du monde entier et nous continuerons à parler avec nos partenaires sur ce sujet".
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