Les élections italiennes de ce dimanche marquent le triomphe de Giorgia Meloni et de son parti Fratelli d'Italia, arrivé en tête du scrutin avec un score estimé entre 22% et 26% des voix.
La coalition formée avec l'autre parti eurosceptique, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolterait environ 43% des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.
"Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d'un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d'Italia", a réagi Mme Meloni, affirmant ainsi son ambition de devenir Première ministre.
"Nous gouvernerons pour tous" les Italiens, a-t-elle promis. "Nous le ferons dans l'objectif d'unir le peuple".
Crise énergétique
Giorgia Meloni, âgée de 45 ans, est parvenue à rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à l'inflation galopante, au chômage, aux menaces de récession ou à l'incurie des services publics.
Dépendante à 40% de la Russie pour le gaz, l’Italie subit une hausse considérable des prix de l’énergie. Matteo Salvini prône un plan de 30 milliards d’euros pour apaiser les effets de la crise. Plus à cheval sur la maîtrise du déficit, Giorgia Meloni a mis en garde son homologue: "C’est un choix que l’on ne fait jamais à la légère. C’est l’argent de la dette que l’on lègue à ses enfants et sur lequel on paie des intérêts".
Malgré la baisse des volumes, l'Italie continue d'être l'un des plus gros acheteurs de gaz russe. Les principaux contrats gaziers à long terme russo-italiens n’expirent qu'en 2035. Reste à savoir si le nouveau gouvernement entreprendrait des tentatives de signer des accords supplémentaires avec Moscou afin de surmonter la crise énergétique…
"Une victoire inquiétante"?
Au lendemain des législatives, une période d'incertitude s'est ouverte dans l'Union européenne. Katarina Barley, vice-présidente du parlement européen, a déclaré au Welt que la victoire de Giorgia Meloni est "inquiétante":
"Giorgia Meloni sera une Première ministre suivant les modèles politiques de Viktor Orban et Donald Trump".
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait rappelé encore jeudi que l'UE disposait "d'instruments" pour sanctionner les États membres portant atteinte à l'État de droit et à ses valeurs communes. Elle pourrait notamment priver le pays de certains fonds.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont adressé dès dimanche soir leurs "félicitations" à Mme Meloni. M. Orban, par la voix de son directeur politique, le député Balazs Orban, a ajouté ce message:
"Nous avons plus que jamais besoin d'amis partageant une vision et une approche communes de l'Europe".