Accusé de favoriser la production du carburant pour les militaires russes, TotalEnergies a abandonné un projet gazier en Russie pour d’autres raisons, a déclaré le chef de Novatek, producteur russe de gaz naturel.
"Nous avons lancé des discussions sur le retrait du projet [de Terneftegaz, ndlr] à la fin de 2021", a précisé Leonid Mikhelsson, tout en notant que les dernières négociations avaient été entamées il y a trois ou quatre mois.
"Total reste en Russie, mais il n’est pas intéressé par ce projet en raison de sa taille. Par contre, il est très intéressé par Yamal LNG, surtout avec les prix actuels. Il reste aussi l’actionnaire du projet Arctic LNG", a ajouté le patron de Novatek.
En effet, l’entreprise française y détient toujours respectivement 20% et 10% de participation.
Accusations
Fin août, le Monde a affirmé que le groupe tricolore percevait des revenus sur la vente de condensat de gaz extrait dans le champ gazier Termokarstovoye exploité par la société Terneftegaz, lequel est transformé en kérosène et ravitaille les avions russes participant à l’opération militaire en Ukraine.
L’entreprise a réfuté son rôle, en indiquant ne pas toucher de dividende depuis février. Selon elle, "les condensats de gaz produits par Terneftegaz sont intégralement vendus à Novatek".
Dans un communiqué publié deux jours plus tard, TotalEnergies a annoncé son retrait de la société. L’accord sur la cession avait été conclu avec Novatek le 18 juillet 2022, "dans des conditions économiques permettant à TotalEnergies de recouvrer les montants investis dans ce champ qui lui restent dus".
Le groupe a ainsi cédé ses 49% de participation à Novatek. Selon lui, cette décision s’inscrit dans son programme de suspendre toutes les activités en Russie "qui ne contribuent pas à l’approvisionnement énergétique du continent".
En juillet, TotalEnergie a déjà transféré ses 20% de participation dans le champ pétrolier russe de Kharyaga au producteur public russe Zarubezhneft, une décision prise dans le cadre du respect des sanctions occidentales. En mars, le groupe a déclaré mettre fin à l’achat de pétrole et de produits pétroliers russes et arrêter les investissements dans le projet Arctic LNG sans s’y retirer.