Refus d’obtempérer "fatal" à Nice: une vidéo remet en cause la version policière

Après la mort d’un conducteur, tué par un policier à Nice après un refus d’obtempérer, une vidéo de la scène est venue mettre à mal la version de "la légitime défense". Sur BFM TV, le premier adjoint au maire de la ville appelle cependant "à la plus grande prudence" car "nous ne savons pas ce qu’il s’est produit avant".
Sputnik
Un homme, au volant d’une voiture volée, a été tué le 7 septembre à Nice par le tir d’un policier qui a fait usage de son arme lors d’un refus d’obtempérer.
Interrogé par BFM TV, Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental SGP, a dit à BFM TV qu’"un jeune collègue de 23 ans, policier adjoint, a fait feu pour protéger son coéquipier". Pour lui, "c’est une véritable légitime défense".
Cependant, une vidéo montrant la scène, filmée par un témoin, vient semer le doute sur la version policière. Dans la séquence, la voiture incriminée fait marche arrière avant de s’arrêter. À ce moment, le fonctionnaire se trouve à sa gauche et tire dans la fenêtre du conducteur, qui semble redémarrer.

"Présomption de légitime défense"

De son côté, Anthony Borré, premier adjoint au maire de la ville, s’est dit ce jeudi 8 septembre résolument "du côté de la police" en appelant à la fermeté.
Se prononçant auprès de la chaîne, il a aussi défendu le principe de "présomption de légitime défense" pour les forces de l’ordre, appelant "à la plus grande prudence" à propos des séquences montrant l’agent en train de tirer circulant sur Internet.
"La justice ne se rend pas sur Snapchat, sur Twitter, sur Facebook, ni même sur des vidéos amateurs", a-t-il jugé en notant que "nous ne savons pas ce qu’il s’est produit avant".

Des délits de plus en plus courants

Le 7 septembre, deux personnes ont été tuées en moins de 24 heures à la suite de refus d’obtempérer à Nice et à Rennes.
Bien que le nombre total de personnes ayant été tuées en commettant ces infractions pour 2022 ne soit pas encore connu, elles sont de plus en plus nombreuses: neuf personnes depuis le début de l’année, d’après les données de Franceinfo.
En comparaison, en 2021, selon les chiffres de l'IGPN et de l'IGGN, quatre personnes avaient été tuées dans ces circonstances, une seule en 2020 en zone police.
Ce qui dénote d’une nette augmentation du nombre de ces délits depuis début 2022.
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