Il y a suspicion sur le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui aurait utilisé l’expression "la Russie fasciste", en répondant à une question d’un journaliste à Prague. La diplomatie russe a exigé la transcription du discours pour mettre les points sur les "i".
"Nous avons demandé au bureau de Borrell la transcription du discours en espagnol. Ils ne nous le donnent pas. Nous voudrons obtenir une clarté totale et si nous ne recevons pas cette transcription en espagnol aujourd'hui, nous en tirerons les conclusions", a déclaré le russe ministre lors d'un briefing.
Selon Sergueï Lavrov, "si ce qui a été rapporté dans tous les médias du monde est confirmé, alors bien sûr, il y aura de très grandes interrogations sur la façon de mener des affaires avec ces personnes".
M.Lavrov a rappelé que M.Borrell nomme les représentants de l'Union européenne à l'étranger, y compris la Russie.
"Si M.Borrel pense qu’il mène une lutte, comme il l'a dit, contre un +régime fasciste+, alors j'aimerais savoir quelles missions, quelles directives a-t-il données à son représentant à Moscou et quelle ligne ce représentant va suivre", a ajouté le diplomate russe.
Quand Josep Borrell répond en espagnol
Le 5 septembre, M.Borrell s'est exprimé lors d'une conférence interparlementaire à Prague sur les questions de politique étrangère et de sécurité. Répondant aux questions des députés, il a parlé dans sa langue maternelle, l'espagnol, expliquant qu'il pouvait ainsi répondre à davantage de questions de manière plus précise et plus rapide. La traduction en anglais a été réalisée par l’équipe tchèque et se superpose à la voix de l'orateur dans l'émission.
Au cours de la réunion, le parlementaire estonien a posé une question en utilisant l'expression "la Russie fasciste". Le chef de la diplomatie européenne, dans sa réponse, aurait cité la question, en mentionnant la même expression. Cependant, l'interprète n'aurait pas souligné qu'il s'agissait d'une citation et l'a présentée comme une déclaration du Haut Représentant de l'Union européenne lui-même.
Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, a déclaré que M.Borrel n'avait pas qualifié la Russie d'"État fasciste et de régime fasciste"; il s'agissait d'une erreur de traduction, d’après lui.
De son côté, le Kremlin a déclaré qu'il "ne supporte pas les formulations inexactes qui entrainent des traductions erronées".