Dans un communiqué publié samedi, le procureur de la République malienne souligne que "dans le cadre de la procédure d'information judiciaire ouverte pour des faits de crimes d'association de malfaiteurs, d'attentat et complot contre le gouvernement, d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, de détention, port et transport d'armes de guerre et de complicité de ces crimes contre 49 soldats ivoiriens, interpellés le 10 juillet à l'Aéroport International Président Modibo Keita, le juge d'instruction en charge de la procédure a, sur avis favorable du parquet, accédé le 31 août aux demandes de remise en liberté formulées par trois des inculpés (...), et a ordonné mainlevée des mandats de dépôt décerné contre elles".
"Le Procureur de la République rassure par ailleurs que, dans le respect des droits de la défense, les investigations continuent", ajoute la même source.
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a confirmé, samedi, la libération de ces trois femmes soldates.
Le Togo confirme les faits
"Je voudrais vous annoncer que le président de la transition (...) du Mali Assimi Goïta a accepté (...) de procéder à la libération de certains prisonniers", a indiqué Robert Dussey, qui s’exprimait lors d'une conférence de presse à Lomé, aux côtés de son homologue malien Abdoulaye Diop et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro.
Le Président togolais Faure Gnassingbé "se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise d'un geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49", a-t-il souligné, en présence des femmes libérées, en uniforme.
"Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale", a dit M. Dussey.
Leur inculpation
Les 49 soldats avaient été inculpés mi-août par la justice malienne, notamment pour "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" et formellement écroués.
Plusieurs médiations sont en cours pour obtenir leur libération, dont celle du président togolais et de leaders religieux maliens.
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d'un avion de la compagnie nationale Air Côte d'Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes.
Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n'ayant "ni ordre de mission, ni autorisation" pour y être, selon les autorités maliennes.
Dès le lendemain, ils avaient été accusés d'être des "mercenaires" venus au Mali avec le "dessein funeste" de "briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel".
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'Onu, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.