La situation familiale a été dénoncée par l'un des aînés de la fratrie, et le parquet a été averti le 30 août par un signalement de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), a indiqué à l'AFP le procureur de la république de Béthune, Thierry Dran, confirmant une information de La Voix du Nord.
Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont "constaté que deux enfants de deux et cinq ans" se trouvaient "attachés à des chaises hautes, pour ne pas qu'ils bougent", et dans un "état d'hygiène déplorable", a-t-il poursuivi.
Toutefois "on ne peut pas dire" qu'ils étaient couverts d'excréments, comme l'ont rapporté certains médias, a-t-il précisé.
Les parents, un homme de 44 ans et une femme de 40 ans, sont soupçonnés de "soustraction par ascendant aux obligations légales" et de "violences sur mineur de 15 ans par ascendant", sans ITT (incapacité totale de travail).
"Ce qui est reproché, c'est surtout le manque d'hygiène total, et des carences éducatives graves", soit "le fait de ne pas s'être occupé de façon normale de ses enfants", a précisé le procureur.
Les enfants ne présentent toutefois "pas de traces de sévices graves qui auraient provoqué des cicatrices", a-t-il ajouté.
Placés en garde à vue
La famille compte au total dix enfants âgés de 4 mois à 24 ans, dont sept mineurs, et "les faits sont reprochés sur l'ensemble des mineurs et l'un des majeurs", de potentiels faits sur les deux aînés étant prescrits. Les sept mineurs ont fait l'objet d'une ordonnance de placement provisoire.
Placés en garde à vue le 31 août, les parents ont été présentés devant un juge et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'entrer en contact avec leurs enfants, et obligation de soins. Ils seront jugés le 24 janvier.
Suite à cette affaire, Charlotte Caubel, secrétaire d'État auprès de la Première ministre, chargée de l'enfance, a annoncé dimanche soir qu'elle se rendrait lundi dans le Pas-de-Calais, pour s'entretenir "avec les acteurs locaux de la protection de l'enfance", "faire un point sur le répérage et la prise en charge de cette situation" ainsi que sur "la protection de tous les enfants dans le département".