L'Algérie est déterminée à réconcilier les positions maliennes et françaises, a déclaré jeudi soir le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en visite au Mali du 1er au 3 septembre. Il participait à la 18e session de la réunion du Comité bilatéral stratégique Mali/Algérie, à Bamako, relate le média algérien La patrie news.
Les relations entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader après que la France a décidé de mettre un terme à l’opération militaire antidjihadiste Barkhane, menée au Sahel et au Sahara pendant neuf ans, sans coordination avec le gouvernement intérimaire du Mali. Bamako estime que Paris l’a lâché dans son combat contre les groupes terroristes. L’ambassadeur de France a été expulsé du pays début 2022. Les traités de défense ont été abrogés, et Bamako a réclamé le départ rapide des forces françaises de son territoire.
M. Lamamra a coprésidé la réunion avec son homologue malien Abdoulaye Diop. Celle-ci fait partie des consultations politiques régulières entre le Mali et l’Algérie visant à renforcer les relations de coopération entre les deux pays, note l'agence turque Anadolu.
"Apporter un apaisement"
"Lorsqu'il y a des difficultés entre petit frère tel que le Mali, un pays partenaire, amie telle que la France, l'Algérie se doit d'apporter un apaisement et aider à créer des conditions de relations apaisées", a déclaré le ministre algérien.
Il a cependant souligné que l’Algérie n’était aucunement mandatée pour une médiation, "mais nous exprimons nos propres convictions, nos propres sensibilités en expliquant la vision de la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger".
En tant que chef de file de la médiation internationale de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, Alger "souhaite mobiliser l'ensemble des partenaires internationaux y compris la France aux côtés du Mali", a expliqué le diplomate.
"Respect mutuel" entre Bamako et Alger
Le chef de l’État malien, le colonel Assimi Goïta, Président de la Transition a pour sa part indiqué, dans un tweet, avoir "eu des échanges francs et sincères avec le ministre Lamamra sur des sujets d’intérêts communs". Selon lui, "Le Mali et l’Algérie sont des pays frères qui partagent la même vision de la souveraineté et du respect mutuel".
L'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, visant à mettre fin à la Guerre du Mali, a été signé en 2015 à Bamako, après des négociations menées à Alger, entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes rebelles créée au Mali en 2014 au cours de la guerre.