La création des jeux vidéo est un secteur en plein essor au Sénégal, qui rencontre pourtant plusieurs obstacles.
"Il y a aussi une communauté de développeurs de jeux africains qui se focalisent justement sur créer des contenus avec des histoires africaines, avec de la culture africaine. Il y a un engouement pour tout ce qui est contenu, un engouement pour les talents de l’Afrique", témoigne auprès de RFI Dadja Bassou, développeur togolais installé au Sénégal qui a créé son studio de jeux vidéo, Reptx Studio, en 2014 à Dakar.
Il reconnaît pourtant le manque d’infrastructures, de compétence, ainsi que de financement bien que le secteur évolue: "On ne peut pas vendre d’applications depuis l’Afrique, parce qu’on n’a pas de cartes de crédit, on n’a pas de système bancaire où on est nettement identifié. Les moyens de paiement ne sont pas encore totalement libres d’accès pour l’instant".
Des jeux vidéo pour sensibiliser le public
Vu les problèmes d’accès à Internet, les jeux créés par ces développeurs sont généralement destinés aux smartphones et aux tablettes, car ce sont les appareils les plus accessibles aux Sénégalais. Les thèmes dominants sont les questions africaines. De plus, Afro Juggle Challenge, jeu de football, phénomène de masse en Afrique, créé par la jeune entreprise locale Kayfo Games Studio, a connu un véritable succès.
En 2020, le même studio a créé "Clean my beach" (Nettoie ma plage), un jeu de fronde pour sensibiliser au problème de la pollution.
"En général, le public des jeux vidéo est plutôt jeune, mais pas seulement. Ici en Afrique, la population est très jeune et nous voyons l'opportunité de sensibiliser les gens aux questions et aux défis environnementaux", expliquait dans une interview à l’Efe en 2020 Julien Herbin, fondateur de Kayfo Game Studio.