La Corne de l'Afrique se prépare à une 5e forte sécheresse d'affilée, la pire en 40 ans

La pire sécheresse depuis 40 ans qui frappe la Corne de l’Afrique pourrait s’aggraver davantage. La région se prépare en effet à une cinquième saison des pluies défaillante consécutive, selon des prévisions. Des millions de personnes sont menacées d'une famine.
Sputnik
Alors que la sécheresse continue de ravager la Grande Corne de l’Afrique, la région fera face à des conditions météorologiques plus sèches que la normale entre octobre et décembre 2022, a fait savoir le centre de prévisions climatique régional de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), dans une prévision. Il s'agit du centre climatique régional de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) pour l’Afrique de l’Est.
"En particulier, les régions touchées par la sécheresse en Éthiopie, au Kenya et en Somalie devraient recevoir des précipitations insuffisantes jusqu'à la fin de l'année", a pour sa part indiqué Clare Nullis, une porte-parole de l’OMM, lors d'un récent point de presse à Genève.
Cette saison des pluies sera donc la 5e consécutive ratée.
Habituellement, la saison des pluies, qui va d’octobre àdécembre, apporte à la Corne de l’Afrique jusqu’à 70% des précipitations annuelles dans certaines régions, comme par exemple dans l’est du Kenya. Mais cette année, à nouveau, les pluies seront tardives et en quantités moindres, selon les prévisions.

La famine à l'horizon

Des manques de précipitations devraient se manifester dans certaines parties de l’Érythrée, dans la majeure partie de l’Ouganda et en Tanzanie, selon l’OMM.
En conséquence, plus de 22 millions de personnes sont désormais menacées par la faim, alerte l'Onu. Car cette cinquième saison des pluies défaillante consécutive entrave la production agricole et la reproduction du bétail. Cela arrive au moment où l’insécurité alimentaire est déjà alarmante. Ainsi, le Kenya, l’Éthiopie et la Somalie, gravement touchés par la diminution des pluies, connaissent aujourd’hui une puissante crise de la faim.
"Avec ces prévisions montrant un déficit pluviométrique ou une sécheresse dans cette région, il y a des risques de famine dans un pays comme la Somalie", a indiqué lors d’une conférence de presse le porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Tomson Phiri.

"Nous avons besoin de fonds pour éviter une catastrophe", a-t-il ajouté.

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