Combien de temps peut encore durer la solidarité de l'Europe pour l'Ukraine et que se passera-t-il si elle commence à reculer? C'est une question que se pose la journaliste Mary Dejevsky dans les pages de l'hebdomadaire américain The Nation.
Le Royaume-Uni, sous le Premier ministre Boris Johnson, a résolument soutenu les livraisons d'armes à l'Ukraine et apporté un soutien permanent, note-t-elle. D'autre part, "la France et l'Allemagne, et dans une moindre mesure l'Italie, sont considérées comme moins enthousiastes à l'égard du soutien militaire à l'Ukraine et plus soucieuses de contenir la guerre". Cependant, "lorsqu'il a fallu faire un choix", elles ont joint leur voix à celles de "la nouvelle Europe, et le front uni a été maintenu".
Un carrefour à l'horizon
Mais à l'approche de l’automne puis de l'hiver, ces pays atteindront un carrefour qui "mettra à l'épreuve à la fois les limites de l'unité européenne et la force de son engagement envers l'Ukraine", prévient l'auteur. Face à une forte inflation et au manque d'énergie, "quelque chose devra être fait, et tout ce qui sera fait aura des implications pour l'Ukraine".
Une autre question se pose, selon elle: jusqu'où les populations accepteront-elles des épreuves en vue de punir la Russie? Au Royaume-Uni, en particulier, "entre des maisons chaudes à un prix abordable en hiver et une défense continue de l'Ukraine contre la Russie", que choisirait l'électeur?
Si la pression publique force le Royaume-Uni à commencer à prôner une issue diplomatique au conflit en Ukraine, "cela pourrait sonner le glas du consensus européen toujours fragile", conclut Mary Dejevsky.