Des journalistes agressés au Zimbabwe dans le cadre de la campagne électorale

Quatre journalistes zimbabwéens ont été attaqués et blessés par des partisans présumés du parti au pouvoir alors qu'ils filmaient un convoi de ce dernier qui filait à toute allure à la poursuite du cortège de voitures du chef de l'opposition Nelson Chamisa.
Sputnik
Au Zimbabwe, quatre journalistes zimbabwéens ont été grièvement blessés jeudi par des partisans présumés du parti au pouvoir, la Zanu-PF, alors qu'ils couvraient un rassemblement électoral de la principale force d’opposition du pays, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a rapporté The East African.
Selon l’agence Anadolu, 10 partisans présumés de la Zanu-PF avec des insignes du parti au pouvoir ont roué les journalistes de coups de poing et de pied. Ils ont enjoint aux journalistes de supprimer des photos et des vidéos et ont saisi leurs équipements.
Cette attaque a été le deuxième incident violent au cours de cette semaine contre l’opposition imputé au parti du Président Emmerson Mnangagwa alors que le pays se prépare aux grandes élections de 2023.

Les autorités ne réagissent pas

Aucune arrestation n'a été effectuée à la suite de cette attaque dénoncée par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
"Les autorités zimbabwéennes devraient enquêter sur l'agression brutale de quatre journalistes travaillant pour des médias privés, traduire les auteurs en justice et veiller à ce que les partisans dudit parti n'attaquent pas les membres de la presse couvrant les rassemblements politiques."
Le directeur de l'Institut des médias d'Afrique australe au Zimbabwe, Tabani Moyo, a également fustigé la répression contre les journalistes.
"Ces agressions gratuites et violentes contre des journalistes dans l'exercice de leurs fonctions professionnelles légales sont désormais très préoccupantes car elles présentent de graves risques pour leur sécurité. Cela ne peut se poursuivre en toute impunité et sans que les auteurs soient traduits en justice. Nous implorons donc la police et les autres autorités compétentes, y compris la Commission des médias du Zimbabwe, d'enquêter de manière approfondie sur ces crimes graves contre les journalistes ", a-t-il déclaré à l'agence Anadolu.

L’opposition compte gagner en 2023

Le pays organisera des élections en 2023, les deuxièmes après le départ de l'ancien Président Robert Mugabe de la scène politique après 37 ans au pouvoir.
Le Président Mnangagwa briguera un deuxième mandat complet lors des élections de l'année prochaine après avoir battu de justesse M.Chamisa lors des élections contestées de 2018.
Âgé de 79 ans, il est arrivé au pouvoir en 2017 à la suite d'un coup d'État militaire qui a renversé Robert Mugabe.
Le Zimbabwe est dirigé depuis l'indépendance du Royaume-Uni en 1980 par la Zanu-PF. La Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de Nelson Chamisa est considérée comme le principal adversaire du parti au pouvoir.
En mars, la CCC a remporté deux tiers des sièges lors d'élections législatives et locales partielles, laissant entrevoir une chance aux élections générales l'an prochain.
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