Emmanuel Macron, "ami ou ennemi"? La réponse de Liz Truss, candidate au poste de Premier ministre, reste floue. Intervenant lors d'une réunion électorale du parti conservateur à Norwich (sud-est), elle a néanmoins précisé qu'elle préférait la technologie nucléaire française à celle chinoise.
Celle qui est toujours cheffe de la diplomatie de son pays, dans un gouvernement gérant les affaires courantes, aspire à succéder au 10 Downing Street à Boris Johnson, démissionnaire en juillet.
Pour l'élection qui est en cours et dont le résultat sera connu le 5 septembre, Liz Truss est opposée à l'ancien ministre de l'Économie Rishi Sunak, lui aussi présent jeudi soir à Norwich, même si les deux candidats n'ont pas débattu directement. Rishi Sunak n'a pas hésité lorsque la journaliste animant la soirée lui a demandé "Macron, ami ou ennemi?", optant pour la première option.
En revanche, Liz Truss a répondu "le jury est toujours en train de délibérer", faisant rire l’audience.
"Si je deviens Première ministre, je le jugerai sur ses actes et pas sur ses mots", a-t-elle ajouté, sans plus s'étendre sur les raisons de cette méfiance affichée.
Des divergences entre Londres et Paris
De nombreux dossiers de contentieux existent entre la France et le Royaume-Uni, notamment la gestion des dossiers de l'après-Brexit, que ce soient la pêche ou l'Irlande du Nord.
Les deux pays, alliés au sein de l'Otan, ont également eu des approches différentes face à l'Ukraine, Boris Johnson adoptant une ligne très dure contre Vladimir Poutine tandis que le Président français a défendu la nécessité de garder le dialogue ouvert avec le Kremlin.
Réaction d’Emmanuel Macron
Quant à la position du Président français, pour lui, la réponse est claire.
"Si on me posait la question, quelle que soit la personne à considérer, je ne m’interroge pas une seule seconde: le Royaume-Uni est ami de la France", a-t-il souligné, invité à réagir aux propos de Liz Truss.
Pour lui, "nous vivons dans un monde compliqué, si on n’est pas capables, entre Français et Britanniques, de dire si l’on est ami ou ennemi - le terme n’est pas neutre - on va vers de sérieux problèmes."
Et de conclure:
"Le Royaume-Uni est une nation amie, forte et alliée, quels que soient ses dirigeants et les petites erreurs qu’ils peuvent faire dans des propos d’estrade."