Des pays émergents réclament que l’UE cesse de discriminer leurs produits agricoles

Un groupe de pays émergents conduit par le Brésil se dit préoccupé par la tentative de l’Union européenne d’appliquer des mesures protectionnistes qu’ils jugent discriminatoires contre les produits agricoles étrangers, au nom de la protection de l’environnement.
Sputnik
Le Brésil et plusieurs autres pays en développement ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour empêcher l'Union européenne d'imposer des sanctions aux pays producteurs de denrées alimentaires pour des raisons de protection de l'environnement.
José Sismeiro, président de l’Association brésilienne des producteurs de soja, a signalé à Sputnik qu’il était temps que le monde réfléchisse à des actions positives et responsables pour augmenter la production et éviter l’augmentation de la faim.
"Ce protectionnisme ne mène à rien, il ne fera que rendre les produits plus chers, faisant davantage souffrir les populations les plus pauvres. Ce que nous devons faire, c’est nous unir, utiliser notre temps, notre intelligence pour que nous puissions produire de plus en plus et de manière durable pour en finir avec la faim dans le monde. Le protectionnisme doit vraiment cesser", a-t-il affirmé.
Outre le Brésil et l'Indonésie, la lettre a été signée par les ambassadeurs de l'Argentine, de la Colombie, du Ghana, du Guatemala, de la Côte d'Ivoire, du Nigeria, du Paraguay, du Pérou, du Honduras, de la Bolivie, de l'Équateur et de la Malaisie.
Pour ces pays, les mesures commerciales ne peuvent servir à atteindre des objectifs environnementaux et menacent d'aggraver la pauvreté. Le groupe avertit également que la proposition pourrait violer les accords commerciaux de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Des restrictions motivées par l’intérêt économique

Acácio Miranda da Silva Filho, docteur en droit constitutionnel et professeur aux Faculdades Metropolitanas Unidas (FMU), a noté à Sputnik que derrière les prétendues préoccupations environnementales, il existe également d'importantes motivations financières liées à la pression européenne pour rendre plus difficile l'entrée des produits brésiliens sur leur marché.
"Il y a un intérêt économique derrière. Nous avons des conditions de production agricole beaucoup plus favorables que les leurs, et un marché libre nous ferait profiter de cet avantage."
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