Malgré les pressions américaines, Ankara ne renoncerait pas aux investissements en Russie

Les États-Unis poussent Ankara à cesser de coopérer avec les sociétés russes frappées de sanctions. Un expert financier turc, Sevket Apuhan, explique à Sputnik pourquoi les efforts de Washington sont voués à l’échec.
Sputnik
Les tentatives des États-Unis de saper les liens économiques turco-russes vont échouer puisque la Russie offre beaucoup d’opportunités intéressantes aux entreprises turques, a déclaré à Sputnik l’économiste turc Sevket Apuhan.
"Je ne pense pas qu’un investisseur turc, à l'exception des organisations étroitement liées aux États-Unis et les banques américaines, puisse passer à côté des opportunités qui s'ouvrent aujourd’hui en Russie. Aujourd'hui, le monde est dans une situation difficile. La Turquie peut surmonter ces difficultés grâce à la Russie. Nous ne renoncerons pas à cette perspective uniquement parce que les États-Unis l’exigent", a indiqué M.Apuhan.
Il a rappelé que Washington œuvrait à ce que le monde entier travaille pour lui et s’opposait à ce que les autres pays "établissent des relations à son insu et sans sa permission".
"Lorsqu’un pays refuse cette "offre" et commence à parler de ses propres intérêts, c’est là que les problèmes commencent. C'est le cœur de la politique américaine", a détaillé l’expert turc.
À son avis, la Turquie a raison de ne pas céder à ces pressions au moment où l’Occident poursuit sa politique hypocrite à l’égard de la Russie.
"Toutes les entreprises occidentales ont tendance à acheter du gaz et du pétrole bon marché à la Russie. Leurs investisseurs continuent de gagner de l'argent grâce aux transactions avec la Russie réalisées par le biais d'autres pays. Ils veulent recevoir de l'argent eux-mêmes et les pertes de la Turquie ne les dérangent pas du tout", s’est indigné l’expert.

Les mises en gardes de Washington

Selon le Wall Street Journal, qui cite des documents du département du Trésor américain, Washington a mis en garde les entreprises turques contre toute coopération avec des individus et entités russes sous sanctions.
Dans une note envoyée le 22 août à la Chambre de commerce américaine en Turquie, le sous-secrétaire américain au Trésor, Adewale Adeyemo, a indiqué que les entreprises turques risquaient d'être soumises à des restrictions américaines si elles coopéraient avec des sociétés russes sanctionnées, selon le journal.
Une lettre similaire aurait été envoyée à la plus grande Association des industriels et des entrepreneurs de Turquie, TUSIAD.
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