"Des Comanches dans une réserve": un ministre serbe rembarre Washington sur la Russie

Le ministère de l’Intérieur serbe a dézingué un ambassadeur américain qui reprochait à Belgrade son soutien à Moscou. La Serbie continue de prendre le contre-pied de l’Occident concernant les sanctions antirusses.
Sputnik
En visite à Moscou, le ministre de l’Intérieur serbe, Aleksandar Vulin, n’a guère apprécié le commentaire de l’ambassadeur américain à Belgrade, Christopher Hill, qui lui reprochait son déplacement.
Le ministre lui a répondu que la Serbie ne voyait aucun intérêt à couper les ponts avec la Russie et à se sevrer des énergies russes. Il a reproché au responsable américain de vouloir forcer la main à Belgrade.
"Est-il dans notre intérêt de reconnaître le faux État du Kosovo, d'annuler les accords de Dayton, ou d'imposer des sanctions à la Russie et de nous retrouver sans gaz? La Russie n’exige rien de nous, mais l'ambassadeur Hill pense qu'il peut nous faire faire n'importe quoi. Comme si nous étions des Comanches dans une réserve", a ainsi déclaré Aleksandar Vulin selon un communiqué officiel.
Plus tôt, Christopher Hill avait également appelé la Serbie, dans un entretien à la chaîne de télévision serbe N1, à "partager la charge des autres pays européens" engagés sur le chemin des sanctions.

Belgrade droit dans ses bottes

Le Serbie n’a pas suivi les politiques occidentales à l’égard de Moscou depuis le début du conflit et s’est toujours refusé à sanctionner la Russie. Ce pays des Balkans, qui espère un jour intégrer l’UE, n’a pas cédé aux pressions de Bruxelles en la matière.
Belgrade continue en particulier d’acheter du gaz à la Russie et a même renouvelé ses contrats pour trois ans, fin mai.
La récente crise du Kosovo-Metohija a encore illustré la force des liens unissant Moscou à Belgrade. La Président serbe, Aleksandar Vucic, avait d’ailleurs salué le soutien de la diplomatie russe sur ce dossier.
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