Les élections générales en Angola, prévues ce mercredi, sont entrées dans une phase décisive avec la fin d’une campagne électorale considérée comme l’une des plus disputées dans l’histoire du pays.
Les derniers jours de la campagne ont été marqués par une compétition intense entre les huit partis politiques en lice, ouvrant la voie à toutes les spéculations sur les choix des électeurs qui seront appelés à élire simultanément le Président de la République, le vice-président et les 220 nouveaux députés à l'Assemblée nationale (Parlement).
Lors de ce dernier jour de la campagne électorale, les différentes formations politiques ont eu un programme très chargé, initiant des marches, des campagnes de porte-à-porte et des rassemblements, dans un dernier effort pour tenter de convaincre l'électorat.
Ainsi, après un mois de campagne électorale qui n’a pas connu d’incidents violents majeurs, les Angolais seront invités aux urnes pour la cinquième fois depuis le recouvrement de l’indépendance en 1975.
Un scrutin serré
Selon les observateurs, ce scrutin sera très serré, notamment au vu des alliances nouées par le principal parti d’opposition, l’Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), pour faire face au Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA au pouvoir).
Le Président sortant João Lourenço, qui brigue un second mandat, souhaite ainsi garder la majorité à l’Assemblée nationale afin de pouvoir constituer son équipe dirigeante sans avoir besoin de négocier ou d'établir des alliances avec d'autres forces politiques.
Quant au leader du plus grand parti d'opposition, Adalberto Costa Júnior, il ne compte pas lésiner sur les moyens pour accéder à la magistrature suprême de ce pays d’Afrique australe, considéré comme le deuxième plus important producteur de pétrole en Afrique après le Nigeria.
M. Costa Júnior représente un rival de poids pour le chef de l’État sortant, alors que le pays connaît des tensions croissantes sur fond de mécontentements de plus en plus visibles à l’égard de la situation socio-économique qui s’est détériorée à cause des répercussions de la Covid-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Un autre aspect qui distingue cette campagne électorale est le nombre de formations politiques qui ont obtenu le feu vert de la Cour constitutionnelle pour prendre part à la course au scrutin : huit partis au lieu de six durant les élections générales de 2017.
Il s’agit du parti au pouvoir, le MPLA, l'UNITA, le Front national de libération de l'Angola (FNLA), l'Alliance nationale patriotique (APN), le Parti de rénovation sociale (PRS), le Parti humaniste d'Angola (PHA), le Parti nationaliste de la justice en Angola (P-NJANGO) et la Large convergence pour le salut de l'Angola (CASA-CE, Coalition électorale).
Les huit formations politiques se disputent les voix de 14.399.000 électeurs, dont 22.560 résidant à l'étranger, qui votent pour la première fois aux cinquièmes élections organisées en Angola, après celles de 1992, 2008, 2012 et 2017.
Sur les 18 provinces qui composent le territoire angolais, Luanda, Huíla, Benguela et Huambo sont les quatre circonscriptions électorales qui ont concentré les efforts des partis politiques rivaux, car elles représentent plus de la moitié des électeurs inscrits.
En effet, les quatre provinces totalisent plus de huit millions d'électeurs, dont 4,6 millions à Luanda seulement (37%), tandis que les trois autres comptent chacune plus d'un million de citoyens éligibles au vote.