La Birmanie opte pour les hydrocarbures russes

L'instance dirigeante birmane prévoit de combler son déficit en gaz et pétrole grâce aux ressources russes. Le pays, également frappé de sanctions occidentales, présente ainsi un marché alternatif pour la Russie, également cible de nombreuses restrictions, notamment économiques, quant à ses exportations.
Sputnik
La Birmanie, sous le coup de sanctions occidentales pour le coup d'État militaire qui a renversé un gouvernement élu l'année dernière, prévoit d'importer de l'essence et du mazout russes pour apaiser les problèmes d'approvisionnement et la hausse des prix, a déclaré un porte-parole gouvernemental cité par Reuters.
Ce pays d'Asie du Sud-Est a maintenu des liens amicaux avec la Russie, à la recherche de nouveaux clients pour ses hydrocarbures face à l'embargo progressif sur son pétrole qui doit entrer en vigueur cette année. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est rendu dans ce pays début août.

Une crise énergétique

"Nous avons reçu l'autorisation d'importer du pétrole de Russie", a ainsi déclaré le porte-parole militaire Zaw Min Tun lors d'une conférence de presse mercredi, louant sa "qualité et son faible coût". Les premières livraisons de fioul sont prévues pour septembre.
Le chef militaire de l'État Min Aung Hlaing avait discuté de l'énergie lors d'un voyage en Russie le mois dernier. Actuellement, le pays importe son carburant via Singapour. La semaine dernière, des stations-service ont fermé dans diverses régions du pays en raison de pénuries.
En plus des troubles politiques, le pays a été durement touché par les prix élevés du carburant et des coupures de courant, ce qui a incité ses dirigeants militaires à se tourner vers les importations de mazout pouvant être utilisé dans les centrales électriques.
Depuis le coup d'État de février 2021, les prix de l'essence ont bondi d'environ 350%.

La coopération continue

L'armée a déjà ouvert la voie à une collaboration pétrolière et gazière avec Moscou en créant un comité d'achat de pétrole russe dirigé par un proche allié de Min Aung Hlaing pour superviser l'achat, l'importation et le transport de carburant à des prix raisonnables, selon une déclaration publiée dans un journal d'État.
La Russie est également un important fournisseur d'armes à l'armée birmane.
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