France 2: "L’économie russe semble résister aux sanctions économiques"

Les six trains de sanctions européennes et les autres mesures restrictives prises aux États-Unis et ailleurs n’atteignent pas leur effet déstabilisateur escompté à l’encontre de la Russie. Moscou "continue de tenir bon", constate France 2.
Sputnik
Dans son reportage depuis Moscou, près de six mois après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, France 2 reconnaît que les sanctions économiques adoptées à plusieurs reprises contre la Russie et le départ du pays de nombreuses grandes entreprises n’ont eu aucune conséquence sur Moscou.
"Rentrer dans un supermarché à Moscou, c’est comme rentrer dans n’importe quel autre supermarché occidental. Les rayons sont bien garnis. Les clients peuvent trouver sans peine des produits français ou des bouteilles de vin venues d’Europe. Les pénuries que certains Russes craignaient il y a quelques mois n’ont pas eu lieu", indique la chaîne de télévision.

Les restrictions contournées

Une Russe lui a confié que "des articles ont disparu mais ils ont été remplacés".
France 2 constate que "l’économie russe semble résister aux sanctions économiques".
"La baisse du PIB cette année serait de -4%, bien loin des -8% prévus. Les entreprises russes parviendraient en réalité à contourner les restrictions."
"Aujourd’hui nul ne sait combien de temps l’économie russe sera capable d’amortir l’impact des sanctions, mais en tout état de cause cette résistance relative aux mesures occidentales est, pour l’heure, une réalité", résume la télévision.

Un constat partagé outre-Manche

Chez les Britanniques, le Financial Times aboutit à un constat similaire: en dépit des sanctions occidentales les plus sévères contre Moscou, "l’économie russe résiste mieux que beaucoup ne l’avaient prévu".
"Les mesures rapides de la banque centrale de Moscou […] ont stabilisé le rouble. Dans l'ensemble, la hausse des prix mondiaux du pétrole a compensé la "décote russe", et l'augmentation des ventes à la Chine, à l'Inde et à la Turquie a contribué à contrebalancer la baisse des exportations vers l'UE."
Les effets des sanctions commencent, au contraire, à se faire sentir dans les pays qui les ont introduites. En Allemagne, une association artisanale a adressé une lettre ouverte au chancelier Olaf Scholz l’appelant à mettre fin à toutes les sanctions contre la Russie pour ne pas ruiner le pays.

Les Européens peu disposés à sacrifier leur niveau de vie

"La grande majorité n’est pas disposée à sacrifier son niveau de vie durement gagné pour l’Ukraine. Ce n’est pas non plus notre guerre!", ont écrit les artisans dans leur message.
Ils traduisent ainsi l’état d’esprit de nombreux Européens signalé également par le Financial Times.
"Avec des populations européennes confrontées à des augmentations sans précédent de la facture de chauffage, moins habituées aux difficultés que les Russes et plus enclines à descendre dans la rue, Poutine peut calculer que la Russie est mieux placée pour résister à la douleur économique que nombre de ses homologues occidentaux."
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