Le terrorisme qui sévit au Sahel ne se résume pas à des "actions spontanées", mais répond de plus en plus à une stratégie de déstabilisation planifiée, a déclaré à Sputnik le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara.
D’après lui, la région en question est généralement présentée comme pauvre et sous-développée, "avec une population majoritairement jeune et sans espoir d’un avenir certain pour justifier le terrorisme".
"Malheureusement, le financement, les livraisons d’armes et la logistique, mais aussi, la convoitise des ressources du continent, ainsi que les rivalités géostratégiques sont des facteurs multiplicateurs du terreau sur lequel se nourrit le terrorisme [...]. En somme, le terrorisme répond de plus en plus à une stratégie de déstabilisation planifiée à des fins géostratégiques et surtout géoéconomiques", explique le ministre.
Des terroristes "en constante perte de vitesse"
Interrogé sur la récente attaque terroriste dans laquelle une vingtaine de camions de marchandises ont été brûlés, il a constaté "des signes de faiblesse" de la part des groupes armés qui subissent d’"énormes pertes ces derniers temps". Pourtant, la sécurisation du réseau routier du pays, des personnes et des biens reste "au coeur de nos préoccupations", a souligné M.Camara.
"Au regard de l’immensité du territoire et de l’asymétrie des actions terroristes, les autorités de la transition ont également renforcé le système de surveillance du territoire et la chaîne de renseignement, pour mettre un terme à ce mode opératoire des terroristes en constante perte de vitesse", détaille-t-il."
Un jeu d’équilibre mondial"
Le ministre s’est abstenu de commenter l’idée d’une éventuelle intervention de l’Otan au Mali, tout en invitant "les dirigeants du monde" à la prudence face aux "idées interventionnistes qui sont à la base des erreurs d’appréciation aux conséquences néfastes que le monde est en train de gérer".
"Nous sommes dans un jeu d’équilibre mondial où, jusqu’à preuve du contraire, le droit international s’applique et la souveraineté de chaque État est respectée. La préservation de l’humanité dépend du maintien de cet équilibre", a conclu l’officier.