La Turquie propose de réformer les Nations unies car l'organisation est inefficace face aux crises humanitaires en cours, génératrice d’impasses plutôt que de solutions aux problèmes mondiaux, a déclaré mardi le directeur de la communication de la Présidence turque, Fahrettin Altun.
L'Onu n'a pas réussi à développer des solutions concrètes pour prévenir les grandes catastrophes humanitaires, en particulier dans la période de l'après-Guerre froide, "et malheureusement, elle n'a pas pu jouer un rôle efficace dans le maintien de la paix et de la sécurité", a-t-il déploré dans un message vidéo adressé à un aréopage réuni à Paris.
Une "impasse"
Une entrevue consacrée à une éventuelle réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et à une nouvelle approche pour reconstruire l'ordre international a été organisée dans la capitale française dans le cadre d'une série de réunions internationales sur ce thème patronnées par la Turquie.
Selon le responsable, qui a dénoncé ce qu'il a appelé "l'impasse" au sein de l’instance, la Turquie avait proposé de restructurer le Conseil de sécurité, qu'il qualifie de structure "injuste et non transparente" et qui doit devenir plus représentative et multiculturelle.
"Face aux évolutions de la politique mondiale et à la modification des rapports de force ces 30 dernières années, l'organisation n'est plus en mesure de remplir sa fonction stabilisatrice", a-t-il déclaré.
Non prévention des conflits
L'Onu, selon ses dires, a été impuissante à empêcher les tragédies humaines du passé en Bosnie-Herzégovine, au Rwanda, en Syrie et au Kosovo, ainsi que de prévenir le conflit militaire entre la Russie et l'Ukraine.
Le Conseil de sécurité de l'Onu est l'un des six organes principaux des Nations unies, principalement chargé d'assurer la paix et la sécurité internationales. Il comprend 15 pays, dont cinq membres permanents (la Chine, la France, la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni) qui disposent chacun d'un droit de veto sur toutes les résolutions. Les désaccords politiques entre les membres permanents conduisent souvent le Conseil à ne pas adopter de résolutions sur des questions clés.