Les diplomates occidentaux à l’Onu reconnaissent qu'ils sont limités dans la manière dont ils peuvent cibler davantage la Russie au-delà d'avoir des réunions sur le sujet, constate Reuters.
Au mois de juin, l'Union européenne a réfléchi à un plan visant à nommer un expert de l'Onu pour enquêter sur les violations des droits de l'homme en Russie, selon des diplomates. Mais elle a abandonné l'idée par crainte que près de la moitié des 47 membres du Conseil des droits de l'homme de l'Onu à Genève ne s'y opposent.
Réticence croissante à s’opposer à Moscou
"Dans certains cas, les pays occidentaux évitent certaines mesures spécifiques, craignant un soutien tiède, car les abstentions électorales devenues plus fréquentes ont signalé une réticence croissante à s'opposer publiquement à Moscou", signale Reuters en se référant à différents diplomates et observateurs.
Richard Gowan, directeur de l'Onu à l'International Crisis Group indépendant a indiqué qu’"il [était] devenu plus difficile de trouver des moyens significatifs de pénaliser la Russie".
"Le soutien [des mesures antirusses, ndlr] va diminuer parce que les résolutions de mars ont été un point culminant; et il n'y a pas d'appétit pour de nouvelles actions à moins que les lignes rouges ne soient franchies", a déclaré un haut diplomate asiatique, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Appel de Kiev
L’Ukraine, au contraire, n’a pas ce souci et lance un appel à expulser la Russie des Nations unies. Reuters rappelle cependant que prendre cette décision sans précédent nécessite une recommandation du Conseil de sécurité –qui peut être bloquée par la Russie– puis un vote de l’Assemblée générale.
Une autre option pourrait être de révoquer les pouvoirs des représentants du Président russe Vladimir Poutine, mais cela nécessiterait au moins le soutien de la majorité de l'Assemblée générale.