Plus de 20.000 personnes devraient assister à la 10e commémoration de ce massacre, le pire en Afrique du Sud post-apartheid, selon le Syndicat des mineurs (AMCU), l'une des organisations qui avaient été à l'avant-garde de la grève.
Le Secrétaire régional de l'AMCU, Phutumani Manyathi, a déclaré que le syndicat travaillait avec la police, la municipalité de Rustenberg et les secours pour assurer la sécurité des personnes participant à ce rassemblement organisé cette année sous le thème "10 ans de trahison".
Le massacre de Marikana
Le 16 août 2012, quelque chose a mal tourné dans la nation Arc-en-ciel. Les Sud-africains ont vu avec horreur 34 mineurs en grève, dans ce qui était alors le troisième plus grand producteur de platine au monde, se faire abattre par la police dans un déluge de tirs d'armes automatiques.
Au moins 78 autres mineurs ont été blessés. D'autres personnes ont été tuées avant et après la fusillade, y compris des policiers et des agents de sécurité. Au total, 47 personnes sont mortes ainsi entre le 14 août et le 18 septembre 2012.
Les mineurs faisaient grève pour un salaire décent et une amélioration de leurs mauvaises conditions de vie et de travail, ainsi que de celles de leurs familles dans la zone autour de la mine de platine.
Les images, retransmises à travers le monde, étaient devenues le symbole des pires violences policières contre les civils depuis la fin du régime ségrégationniste d'apartheid.
Pas de justice
Selon l'AMCU, justice n'a toujours pas été faite pour les personnes qui ont perdu des membres de leur famille et pour les blessés lors de ce massacre qui a secoué l’Afrique du Sud et la communauté internationale.
Dix ans plus tard, pas un seul policier armé ni aucun haut fonctionnaire n'a été mis derrière les barreaux.
Les versements des indemnisations accordées aux familles des victimes, tuées ou blessées, arrivent trop lentement. Le ministère de la Justice a récemment déclaré que la moitié des 48 affaires avaient été réglées dans le cadre du recours collectif, ce qui signifie que 24 autres réclamations n'avaient pas encore été finalisées.
En outre, les réclamations liées au choc émotionnel et aux dommages psychologiques, à la perte de soins parentaux pour les enfants mineurs et à la pension alimentaire pour les veuves doivent encore être déterminées, selon l'Institut des droits socio-économiques, un groupe de défense des droits.