Sur fond d’une nouvelle flambée des prix du gaz, le géant russe Gazprom avance qu’ils pourraient franchir le seuil des 4.000 dollars en Europe cet hiver. Ce sont là les prévisions "les moins pessimistes" si la tendance se maintient, selon l’entreprise.
Si elles se réalisent, le marché gazier pourrait enregistrer un nouveau record historique. Le gaz le plus onéreux en Europe s’est vendu le 7 mars 2022 pour 3.898 dollars.
Ce 16 août, les prix spot de l’or bleu ont dépassé les 2.600 dollars pour 1.000 mètres cubes à la bourse ICE, une première depuis début mars. La valeur de cette matière première a ainsi grimpé de près de 10% en quelques heures.
Cette envolée semble être boostée par plusieurs facteurs déstabilisateurs dont la sécheresse inédite qui a suscité la chute du niveau d’eau des cours d’eau navigables et, par conséquent, la diminution du trafic fluvial.
Nord Stream, sécheresse, réparation…
S’y ajoutent également la flambée des prix spot du gaz en Asie, la suspension de capacités de production et de transport du gaz en Norvège en raison de travaux de maintenance prévus jusqu’à fin août.
Enfin, Gazprom a progressivement réduit ses exportations via Nord Stream depuis la mi-juin. L’entreprise s’est dite contrainte de les limiter en raison du refus d’Ottawa de restituer une turbine Siemens envoyée au Canada pour réparation. Malgré un accord finalement conclu entre par l’Allemagne et le Canada sur le retour de la pièce, le problème n’est pas toujours réglé.
En juillet, une autre turbine du gazoduc russe a aussi été stoppée suite à l’expiration de son délai de fonctionnement. Au total, Nord Stream n’utilise plus que 20% de ses capacités maximales depuis le 27 juillet, une seule turbine étant opérationnelle.