Présidentielle française 2022

Dialogue national tchadien: ses objectifs, ses chances et ses risques détaillés par un ministre

"Tous les partis politiques tchadiens actifs participent au dialogue national, à l'exception de deux ou trois, aux côtés de nombreux mouvements civils représentant tout l'éventail du peuple tchadien avec ses différentes composantes", affirme à Sputnik le porte-parole du gouvernement tchadien, Abderaman Koulamallah.
Sputnik
Dans le sillage de l’accord de paix signé le 8 août à Doha par une trentaine de mouvements politico-militaires tchadiens et le gouvernement de transition, le 20 août à N'Djamena débutera le dialogue national inclusif en vue de la résolution de la crise politique qui a cours depuis un an, après le décès de feu le Président Idriss Déby Itno.
Ainsi, lors d’un entretien accordé à Sputnik, le ministre tchadien de l’Information et porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, dévoile les objectifs de ce dialogue, les parties participantes et enfin celles qui ont refusé d’y prendre part.

"La rédaction d'une nouvelle Constitution"

"Les objectifs attendus de ce dialogue national consistent en la rédaction d'une nouvelle Constitution, la formation d'un nouveau gouvernement et l'accord sur les fondements inaliénables de l'État de droit tchadien", affirme M.Koulamallah. Il ajoute qu’il s’agit également de trouver un accord sur l’organisation "d’élections libres et équitables avec la participation de tout le peuple tchadien, qui contribue déjà à jeter les nouvelles bases de son nouvel État".
Tout en souhaitant une nouvelle phase politique "marquée par la confiance du peuple tchadien" dans les résultats du dialogue, le porte-parole du gouvernement rappelle que "la date des élections prévues" sera également déterminée "après consensus sur tous les points".

Qui participe au dialogue national?

Selon le ministre de l’Information, "le gouvernement tchadien, le Conseil militaire de transition, des partis et des chefs de mouvements armés, des personnalités politiques, 70 organisations de la société civile, 70 organisations féministes et de nombreux représentants du peuple tchadien" se sont joints à l’aventure.
Par ailleurs, il précise que pratiquement "tous les partis politiques tchadiens actifs et influents participent au dialogue national, à l'exception de deux ou trois, aux côtés de nombreux mouvements civils représentant tout l'éventail du peuple tchadien avec ses différentes composantes". "Nous souhaitons la bienvenue à tous ceux qui voudraient encore rejoindre les séances du dialogue national", ponctue-t-il.

Des mouvements armés ont claqué la porte

A contrario, Abderaman Koulamallah souligne que "les mouvements politico-militaires ne participent pas tous au dialogue national, dont le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui a refusé d’y prendre part". Et de préciser que "la majorité des groupes politico-militaires ont rejoint le dialogue national et leurs représentants sont déjà arrivés à N’Djamena pour l’ouverture".
Le 8 août à Doha, pas moins de 18 groupes politico-militaires tchadiens ont refusé de signer l’accord de paix, qualifiant les négociations de paix d’"échec" causé, selon eux, par le Conseil militaire de transition. Ces 18 groupes ont également annoncé la création d’une coalition: le Cadre permanent de concertation et de réflexion (CPCR). Cette dernière a affirmé qu’elle laissait la porte ouverte aux pourparlers avec les autorités de transition ainsi que les médiateurs.
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