"Nous avons près de 23 bateaux saisis. Ce sont des bateaux colombiens qui ont amené des migrants illégaux sur le territoire panaméen. Ils sont entrés dans notre mer territoriale sans aucun type d'autorisation", a déclaré dimanche le ministre de la Sécurité publique (Minseg), Juan Pino.
Les membres d'équipage des bateaux, également de nationalité colombienne, "sont à la disposition des autorités compétentes", a précisé Pino sans plus de détails.
La saisie des bateaux et l'arrestation des "trafiquants d'êtres humains" sont intervenues dans le cadre de la campagne "Allons-y avec tout", lancée en janvier dernier dans la zone frontalière avec la Colombie.
À travers la jungle inhospitalière et sauvage de Darién, la frontière naturelle de 266 kilomètres entre la Colombie et le Panama, des migrants irréguliers du monde entier arrivent dans le pays d'Amérique centrale en vue d’atteindre l'Amérique du Nord, dans un flux qui n'a cessé d'augmenter au fil du temps.
Hausse de la migration clandestine
En 2021, plus de 133 000 personnes ont traversé la jungle, un chiffre historique qui pourrait être dépassé cette année, alors que jusqu'en juillet était enregistré le passage de plus de 71 000 migrants, dont plus de 60 % de Vénézuéliens.
Le Panama accueille les voyageurs irréguliers dans des stations d'accueil migratoires (ERM) situées à sa frontière avec la Colombie (sud) et le Costa Rica (nord), où ils prennent leurs données biométriques et reçoivent de la nourriture et des soins médicaux, dans une opération unique dans la région qui consomme des millions de dollars annuellement, comme l'a dit le gouvernement.
Les voyageurs subissent des agressions et beaucoup meurent en tentant d’atteindre les Etats-Unis, selon les témoignages de migrants.
Pino a assuré que "les résultats retentissants de la campagne 'Allons-y avec tout'" incluent l'arrestation et la poursuite judiciaire de "personnes qui ont attaqué des migrants sur les sentiers, qui les ont volés, violés et maltraités. Nous avons déjà de nombreux détenus".