La Suisse s’est privée de la possibilité d’œuvrer pour le règlement du conflit en Ukraine en qualité de médiateur, a déclaré Céline Amaudruz, membre du Conseil national suisse et vice-présidente de l’Union démocratique du Centre (UDC) au journal Tribune de Genève.
"Malheureusement, la Suisse a perdu son statut d'État neutre", a indiqué Mme Amaudruz.
"Nous aurions dû jouer la carte de la neutralité pour engager une médiation pour la paix. La Suisse laisse le champ libre à d'autres pays de jouer ce rôle", a-t-elle noté.
Début août, son parti UDC, le plus représenté au Conseil national suisse, s’était prononcé contre les sanctions antirussesn alors que les autres partis y étaient favorables.
Adopter des sanctions, une mauvaise idée
Mme Amaudruz estime que Berne n’aurait pas dû adopter de sanctions contre qui que ce soit pour pouvoir offrir ses services aux belligérants. En juin 2021, la Suisse avait accueilli un sommet russo-américain sur son sol, mais l’adoption des sanctions a remis en question ce succès diplomatique du pays, rappelle-t-elle.
Le 11 août, le ministère russe des Affaires étrangères a jugé impossible que la Suisse représente diplomatiquement l’Ukraine en Russie, expliquant que la Suisse a "perdu son statut neutre" en sanctionnant Moscou pour son opération spéciale en Ukraine.
À l’heure actuelle, la Suisse représente les intérêts de la Géorgie en Russie, les relations diplomatiques entre ces deux pays de l’ex-URSS étant rompues depuis 2008.