Il n’y a plus beaucoup d’options pour mettre fin au conflit en Ukraine, à en croire Noam Chomsky. Il s’agit désormais de négocier ou bien de poursuivre une escalade à la fois dangereuse pour l’Ukraine et pour l’Occident, a déclaré le philosophe et linguiste américain dans un entretien à Die Welt.
"Nous avons deux options: l’une diplomatique et l’autre non diplomatique. L’option non diplomatique revient à poursuivre l'escalade, avec toutes les pertes et victimes que cela suppose. L’autre option est d'arrêter de saboter la diplomatie et de parvenir à un accord de paix qui réponde aux intérêts des deux parties", a ainsi affirmé Noam Chomsky.
L’intellectuel a souligné que seule l’option diplomatique était viable pour l’Ukraine et que la voie des armes était destructrice pour le pays.
Cesser les livraisons d’armes
Noam Chomsky a également attiré l’attention sur la responsabilité de l’Otan et de ses alliés dans le conflit. Il a appelé l’Occident à cesser de se soumettre aux désidératas de Kiev, qui demande sans cesse de nouvelles livraisons d’armes.
"Selon la logique de l'Occident, puisque l'Ukraine le demande, alors il faut lui fournir toutes les armes dont elle a besoin. Mais ceux qui lui livrent ces armes devraient y réfléchir à deux fois", a ainsi mis en garde le philosophe.
Le célèbre linguiste a fait le parallèle entre le conflit ukrainien et la montée des tensions entre Moscou et Washington durant la guerre froide. Il a rappelé que l’URSS avait eu l’intelligence de retirer ses missiles de Cuba lorsque les États-Unis le demandaient, pour ne pas basculer dans une guerre nucléaire. Un exemple que devraient suivre aujourd’hui les Occidentaux.
Les livraisons d’armes américaines et européennes à Kiev ne cessent d’alimenter le débat depuis plusieurs mois. Début mai, Joe Biden avait notamment remis au goût du jour le principe du prêt-bail, pour envoyer des milliards de dollars d’armements à Kiev.
Dernièrement est apparue la crainte que ces armes ne finissent dans les mains des terroristes de Daech*. Une inquiétude notamment formulée par le secrétaire général adjoint au Bureau des Nations unies contre le terrorisme Vladimir Voronkov.
* Organisation terroriste interdite en Russie