L’agriculture au Rwanda fait face au fléau de l’érosion, qui ronge chaque année 745.000 hectares de terres arables, rapporte une étude du Rwanda Water Resources Board (RWB).
Le phénomène handicape les cultures et fait perdre 3 millions de tonnes de produits agricoles chaque saison, dont 22.000 tonnes de maïs et 15.000 tonnes de haricots.
Au niveau économique, cela se traduit par une perte de productivité des cultures, se chiffrant à 37,9 milliards de francs rwandais chaque saison. L’érosion a également pour effet d’épuiser la fertilité des sols, forçant le recours aux engrais. Le phosphate de diammonium est notamment utilisé, alourdissant les coûts.
Action gouvernementale
Une grande partie du pays est concernée par ces phénomènes d’érosion, puisque 45% des terres sont classées à risques. Le gouvernement s’appuie sur les autorités locales pour tenter d’endiguer le fléau, mais les référentiels manquent pour mesurer les résultats, explique au News Times Josaphat Kanyeshuri, chercheur en études environnementales.
"Il y a eu de nombreux projets pour contrôler l'érosion des sols et conserver les rivières, mais il y a un manque de suivi adéquat pour garantir la réussite de la mise en œuvre des projets existants et l'appropriation par les citoyens", déclare-t-il.
Le RWB souligne également que l’érosion est symptomatique d’une mauvaise gestion des sols et que le problème ne pourra pas être réglé par de simples mesures de contrôle.