Depuis quelques jours, la préfecture de l'Eure, des scientifiques et des associations de défense des animaux essaient de sauver un béluga, cétacé de quatre mètres, se trouvant dans la Seine, entre Rouen et Paris.
Vu la situation de plus en plus préoccupante du mammifère, des vitamines vont être administrées au béluga, a annoncé, le 6 août, la préfecture d’après l’AFP.
Repéré initialement le 2 août, le béluga se trouve actuellement dans une écluse de Poses d'une dimension d'environ 125 m sur 25 m.
Comment lui faire retrouver le chemin de la mer?
Aucune décision n’a été prise pour le moment. Extraire le cétacé du bassin n'est pas l'hypothèse privilégiée car les spécialistes ne sont pas certains "que le béluga soit suffisamment costaud pour supporter cette manipulation", selon la préfecture.
L’écluse devrait rouvrir ce 7 août, ce qui pourrait théoriquement permettre au béluga de retrouver la direction vers la mer, mais cette hypothèse est jugée très optimiste.
Le béluga ne se nourrit pas
"C'est un individu assez décharné et qui semble avoir des difficultés d'alimentation", a indiqué Isabelle Dorliat-Pouzet, secrétaire générale de la préfecture de l'Eure, lors d’un point de presse organisé le 6 août, selon l’AFP.
Malgré plusieurs tentatives, le béluga ne s’intéresse pas à la nourriture proposée (harengs, truites).
Selon la préfecture, "des petites taches" sont apparues sur le cétacé, élément qui peut désigner que l’état de santé de l’animal s’aggrave. Par contre, le fait qu’il se trouve dans des eaux douces et peu profondes n’a pas d’effets néfastes, les bélugas sont capables d’évoluer dans ces conditions.
Loin de son habitat
D’après l’observatoire des mammifères et oiseaux marins Pelagis, organisme compétent également venu en aide au cétacé, il s’agit du second béluga connu en France: en 1948, un pêcheur de l’estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets.
La population des bélugas la plus connue se trouve dans l’estuaire du Saint-Laurent (Québec). La plus proche de France se trouve dans l'océan Arctique au nord de la Norvège.
Pourquoi ce cétacé est-il apparu dans la Seine?
"Ces cas d’errance restent inhabituels et inexpliqués, avec probablement des raisons multiples comme l’état de santé, l’âge (les subadultes se dispersant plus facilement), l’isolement social, les conditions environnementales", explique Pelagis.
En mai, une orque s'était perdue dans la Seine entre Rouen et Le Havre. Les opérations pour tenter de sauver le cétacé avaient échoué, l'animal était finalement mort de faim.