Projet Solar 1.000 MW de production d’énergie solaire en Algérie: les défis majeurs

L’Algérie se lance dans l’ambitieuse réalisation d’installations photovoltaïques d’une puissance importante, connue sous le nom de Solar 1.000 MW. Toutefois, l’absence de réforme son système financier et une régulation aléatoire pourraient représenter des menaces pour les investisseurs, estime un expert auprès de TSA.
Sputnik
Alors que Solar 1000 MW, projet de production de capacité solaire photovoltaïque piloté par l’Algérie, prend forme, un expert en transition énergétique a défini ses problèmes majeurs.
À la mi-juillet, Smaïl Mougari, directeur général de la Société algérienne des énergies renouvelables, a annoncé à l’Agence algérienne de presse (APS) que les premiers kilowattheures du projet Solar 1000 MW seront produits vers la fin de l’année 2023 ou au plus tard début 2024.

"Vous avez au moins une année pour ficeler tout le projet et une année pour la construction. Ce n’est donc pas fin 2023 mais au plus tôt fin 2024 pour un projet rationnel, pas sous la forme actuelle", relativise Tewfik Hasni, expert en transition énergétique, contacté par TSA.

De plus, il demande également des changements dans la réglementation et une réforme du système financier pour que le projet devienne attractif pour les investisseurs étrangers:

"Qui va prendre le risque si votre régulation reste aléatoire? Ce sont les conditions qui ont bloqué tous les investissements en général. Et qui feront que le projet ne verra pas le jour si on ne donne pas une certaine transparence".

Projet ambitieux

Le projet vise la réalisation d’installations photovoltaïques d’une puissance combinée de 1.000 mégawatts dans le sud de l’Algérie. Le lancement de l’appel d’offres pour Solar 1000 MW a eu lieu en décembre 2021.
86 entreprises internationales, de 15 nationalités différentes, spécialisées dans les énergies renouvelables, envisagent de participer, selon le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables de l’Algérie.
La gestion du projet a été confiée à la société Shems, une société mixte entre les groupes publics Sonatrach et Sonelgaz.

Le photovoltaïque couplé par le solaire thermique

D’après l’expert, le photovoltaïque ne devrait pas être la seule énergie pour assurer la sécurité énergétique de l’Algérie, car il faut miser aussi sur le solaire thermique. Ce dernier devrait représenter 80% du projet global, tandis que la part de photovoltaïque ne devrait pas dépasser 20%.

"Tous les projets qui sont lancés dans la région du Golfe, en Afrique, aux États-Unis, sont basés sur ce principe-là, parce qu’il nous permet de supprimer l’intermittence du photovoltaïque lequel ne produit (de l’énergie) que le jour alors que la sécurité énergétique nous impose une couverture 24/24h ", explique-t-il.

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