Le piège du rouble est en train de se refermer sur les banques occidentales qui quittent la Russie, rapporte Bloomberg. La devise russe est en effet revenue à des niveaux plus vus depuis sept ans, à hauteur de 60 roubles pour un dollar.
De quoi donner le vertige aux banques qui liquident leurs actifs pour quitter la Russie, comme le géant français Société Générale, qui a confirmé une perte avant impôts de 3,3 milliards de dollars suite à son retrait de Russie. L’établissement avait notamment cédé sa filiale Rosbank en mai dernier.
Ceux qui n’ont pas plié bagage ont au contraire vu leurs bénéfices bondir, à mesure que le rouble se renforçait. C’est le cas de la banque autrichienne Raiffeisen International, toujours sur place, qui s’est même sentie obligée de s’excuser pour la place prise par la Russie dans ses résultats exceptionnels.
"Bien que nous soyons bien sûr ravis d'annoncer des résultats records … nous avons constaté une contribution inhabituelle et élevée de la Russie et une appréciation sans précédent du rouble par rapport à l'euro", a déclaré Johann Strobl, directeur général de Raiffeisen International lors de l’annonce du bilan trimestriel.
Le rouble au sommet
Malmené début mars lorsqu’a démarré le conflit en Ukraine, le rouble s’est par la suite ressaisi pour enchaîner les records. La devise russe est devenue la monnaie la plus performante du monde en 2022, rapportait ainsi Reuters fin juin.
Un rallye qui s’explique par la flambée des prix de l’énergie ainsi que par le contrôle strict des capitaux imposé par Moscou. Les exportateurs russes ont notamment eu l’obligation de convertir leurs revenus en roubles à hauteur de 80%. Un seuil par la suite abaissé à 50%.