Si les agriculteurs russes ont déjà traité 27% des surfaces agricoles en récoltant près de 55 millions de tonnes, ce volume est nettement inférieur à celui d'il y a un an à la même période, a constaté vendredi 5 août le ministre russe de l’Agriculture Dmitri Patrouchev.
Parmi les facteurs principaux influençant les chiffres figurent un printemps froid qui a retardé la récolte ainsi que la pluie, une humidité élevée et des vents qui ont compliqué les travaux dans certaines régions. En plus, en raison des sanctions antirusses, il existe des difficultés d’approvisionnement en composants pour les équipements étrangers.
"Au total, tout cela crée des risques pour atteindre une récolte de céréales de 130 millions de tonnes. Bien sûr, nous fournirons pleinement notre marché, cela ne posera aucun problème. Cependant, si les volumes prévus ne sont pas atteints, nous devrons revoir nos plans d'exportation de 50 millions de tonnes. Et cela pourrait avoir un impact négatif sur le marché mondial des céréales", a souligné le ministre.
"Des risques majeurs"
Le ministre a en outre souligné que les sécheresses qui concernaient plusieurs continents pourraient entraîner "des risques majeurs à la sécurité alimentaire mondiale durant l’année agricole en cours".
En effet, la Première ministre française Élisabeth Borne a évoqué ce vendredi la sécheresse exceptionnelle que traverse le pays et qui est "un drame pour les agriculteurs". Ainsi, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, a prévu " des pertes de rendement de 20 à 30%" en certains endroits, même s’il y aura une "récolte correcte au niveau national".
En Allemagne aussi les rendements du blé sont inférieurs de 10 à 12% à la moyenne des années précédentes à cause de la sécheresse.
L’Afrique aussi concernée
Au Maroc, le ministre de l’Agriculture Mohammed Sadiki a regretté en avril que 53% des cultures céréalières aient été perdues à cause de la sécheresse.
Ce sont les pays d’Afrique qui risquent de ressentir en premier les conséquences de la pénurie de céréales. Notamment, la Corne de l’Afrique, qui traverse actuellement sa plus forte sécheresse depuis 40 ans. Selon l’ONG Oxfam, cet été, environ 350.000 enfants risquent de mourir de faim dans les pays de la région.
La hausse des prix du pétrole et du gaz renforce l’inflation au Soudan, en Centrafrique, au Tchad, au Congo, les pays les plus pauvres du continent. Selon le Programme alimentaire mondial, le nombre de personnes touchées par la faim pourrait passer de 276 millions à 323 millions.