Voilà une déclaration qui ne va pas apaiser les tensions entre Madrid et Alger. Le physicien espagnol Antonio Turiel s’est entretenu avec le journal espagnol Diario de Leon. M.Turiel s’est exprimé sur les problèmes énergétiques rencontrés par l’Occident qui pourrait déboucher à terme sur l’émergence de l’écofascisme, un système répressif en phase avec les limites de la planète. Selon lui, pour préserver le modèle économique occidental, l’invasion de l’Algérie est une bonne idée afin de s’approprier son gaz, sous couvert d’y "apporter la démocratie". Il a expliqué au média avoir écrit un article à ce sujet en 2016 sur son blog.
"En 2016, j'ai écrit un article sur mon blog intitulé Three Questions. L'une d'elles était si nous allions envahir l'Algérie. Si on a besoin de gaz, c'est une bonne idée de dire qu'on va leur apporter la démocratie." ,a déclaré M.Turiel.
En Algérie, cette déclaration n’est pas passée inaperçue. Pour Algérie Patriotique, cette déclaration de la part d’un académicien membre d’un prestigieux centre de recherche franchit les limites de la bienséance et n’est que le symbole d’une science qui périclite en ces temps de grande incertitude qui caractérisent le monde.
Le média algérien a sollicité un ancien ambassadeur algérien à la retraite qui a déclaré que ces propos ne peuvent pas laisser indifférents.
"Scientifique extraverti et fantaisiste, adepte nostalgique de la politique de la canonnière, ou bien trahit-il les arrière-pensées bellicistes de certains cercles en Espagne, voire euro-atlantiques? La question est posée et les propos de ce Cassandre des temps modernes ne peuvent laisser indifférents. […] Forte de la robustesse de ses institutions républicaines et du ciment patriotique de son front intérieur, l’Algérie saura faire face à toutes les situations, même les plus invraisemblables.",a déclaré l'ex ambassadeur.
Crise diplomatique entre Alger et Madrid
En mars dernier, le gouvernement espagnol a annoncé soutenir le plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental alors que les relations entre l’Algérie et Maroc sont tendues sur la question du Sahara. Cette décision a été considérée par Alger comme un coup de poignard. En conséquence, Alger a suspendu toutes les opérations bancaires depuis et vers l’Espagne. Le traité d’amitié signé en 2002 par les deux pays a été dénoncé.