Le Canada sape en catimini l’organisation du Sommet de la Francophonie en Tunisie

"De là à penser que Trudeau a été téléguidé par Washington, il n’y a qu’un pas…", écrit Tunisie Numérique en réagissant aux infos selon lesquelles le Canada œuvrerait pour retirer à la Tunisie l’organisation du prochain Sommet de la Francophonie en novembre 2022 sur l’île de Djerba.
Sputnik
La menace pèse sur la tenue du Sommet de la Francophonie en Tunisie qui devait initialement avoir lieu à Tunis en 2020, mais a été reporté à deux reprises à cause de la pandémie.
Selon Tunisie Numérique, le pays pourrait définitivement perdre l’organisation du Sommet programmé en novembre prochain sur l’île de Djerba.
Le média tire cette conclusion en se basant sur un article du journal canadien La Presse qui reconnaît que le Canada fait discrètement campagne pour reporter le Sommet de la Francophonie en Tunisie en raison de la situation politique dans le pays.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly s’est entretenue avec son homologue tunisien Othman Jerandi et a abordé le sujet du référendum constitutionnel tunisien du 25 juillet.
Elle a émis le souhait du Canada de voir "rétablir le processus démocratique" en Tunisie et la garantie des droits et libertés, ainsi que la tenue très rapide d’élections législatives et la mise en place d’un gouvernement élu, sans aucune exclusion.

Les efforts de Justin Trudeau

"Le Premier ministre Justin Trudeau tente depuis quelques semaines de convaincre des alliés comme la France qu’un nouveau report de ce sommet, qui devait avoir lieu l’automne dernier, s’impose", signale La Presse.
Selon ses informations, M.Trudeau a évoqué cette possibilité en privé avec le Président français Emmanuel Macron lors du dernier Sommet du G7, en juin, en Allemagne.
Justin Trudeau estime que la situation demeure préoccupante en Tunisie où Kaïs Saïed, élu démocratiquement en 2019, s’est emparé de tous les pouvoirs le 25 juillet 2021. Depuis, il a fait adopter une nouvelle Constitution lui octroyant de vastes pouvoirs qui, selon les opposants, risquent de mettre en péril la démocratie tunisienne.

Le Canada dans le sillage des États-Unis

Les États-Unis ont jugé que "la nouvelle Constitution inclut des mécanismes de contrepoids affaiblis, qui pourraient compromettre la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales".
"Et en général, ce que pensent les USA, c’est ce que défend le Canada. De là à penser que Trudeau a été téléguidé par Washington, il n’y a qu’un pas…", signale Tunisie Numérique.
Beaucoup dépend, en définitive, de la prochaine visite officielle d’Emmanuel Macron au Canada en septembre prochain qui "devrait sceller le sort du rendez-vous de Djerba", indique Tunisie Numérique.
Et de résumer: "Le problème qui se pose, donc, est de savoir si le Canada irait jusqu’à mettre en exécution ses menaces à peine voilées. Dans quel cas, il risque d’être suivi par de nombreux autres pays membres de l’organisation de la francophonie. Ce qui mettrait définitivement en péril la tenue du sommet de Djerba!"
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