L’explosion catastrophique survenue dans le port de la capitale libanaise le 4 août 2020 ne cesse de hanter ses habitants. Les ruines créées par la déflagration continuent de présenter de graves dangers, les infrastructures détruites ne sont pas toujours reconstruites, et les Libanais cherchent toujours les coupables de la tragédie.
La ville de Beyrouth deux ans après la double explosion dans le port
© Sputnik
Bien que l’année dernière des groupes étrangers aient commencé à reconstruire le terminal de conteneurs du port, le Liban lui-même ne dispose pas des ressources nécessaires pour entamer des travaux de reconstruction de l’ensemble de l’installation.
"Nous ne croyons pas que les choses s’arrangeront un jour"
Dans les quartiers de la ville touchés par l’explosion, les immeubles les plus affectés ont été démolis et reconstruits avec l’aide de diverses ONG.
La ville de Beyrouth deux ans après la double explosion dans le port
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Siham Tekiyan, 63 ans, habitant d’un quartier arménien, explique que les explosions ont "divisé" sa propre vie, ainsi que celle de la ville entière:
"L’explosion a été énorme. Je me trouvais dans un magasin que je possédais à l’époque, et j’ai été grièvement blessé par les éclats de verre. Or, le magasin a été complètement détruit", raconte l’interlocuteur de Sputnik, déplorant le manque d’assistance de la part de l’État dans le sillage du drame.
"Nous ne croyons pas que les choses s’arrangeront un jour. Nous n’espérons plus voir les coupables être punis", constate-t-il.
La ville de Beyrouth deux ans après la double explosion dans le port
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Enquête entravée
L’enquête sur l’explosion est dirigée par le juge Tarek Bitar, qui dénonce régulièrement des entraves créées par le gouvernement et les clans influents libanais. Les principaux suspects refusent tout simplement de faire des dépositions dans le cadre de l’enquête.
La ville de Beyrouth deux ans après la double explosion dans le port
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Pour Widah al-Sadiq, député du Parlement libanais, après l’explosion du 4 août 2020, qui a été l’une des plus importantes déflagrations non nucléaires de l’histoire, les élites dirigeantes libanaises du pays devaient être traduites en justice, ce qui n’a pas eu lieu.
"Et voilà que maintenant ils empêchent de mener l’enquête, car personne ne veut porter la responsabilité pour plusieurs années de négligences qui ont provoqué l’explosion", insiste le parlementaire.
Dans le même temps, les familles des victimes de l’explosion demandent au ministère de la Culture de faire un monument sur le site de la tragédie, qui avait fait plus de 200 morts et près de 7.000 blessés. La destruction du port et de plusieurs quartiers avoisinants a entraîné le départ du gouvernement en place et un effondrement socio-économique du pays entier.
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