Alors que les bénéfices combinés des plus grandes entreprises énergétiques ont atteint près de 100 milliards de dollars au premier trimestre de cette année, le secrétaire général des Nations unies a appelé à taxer les groupes pétroliers et gaziers qui ont réalisé des bénéfices record, en condamnant moralement cette situation.
"Il est immoral que les sociétés pétrolières et gazières réalisent des profits record grâce à la crise énergétique actuelle sur le dos des plus pauvres, à un coût énorme pour le climat, a écrit Antonio Guterres sur Twitter. J'exhorte tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs et à utiliser les fonds pour soutenir les personnes les plus vulnérables."
Des bénéfices impressionnants
"Cette cupidité grotesque punit les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en détruisant notre seule maison commune, la planète", a-t-il par la suite déclaré lors d'une conférence de presse mercredi à New York.
Les cinq plus grandes entreprises pétrolières réalisent en effet des profits de taille en 2022. Ainsi, BP vient d'annoncer d'énormes gains, révélant avoir triplé ses bénéfices à près de 8,5 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2022 sur fond de prix élevés du pétrole dans le contexte du conflit en Ukraine, précise le Guardian. Un autre britannique, Shell, a publié un bénéfice net de 18 milliards de dollars au deuxième trimestre, et TotalEnergies a vu son bénéfice net plus que doubler sur un an, pour s’établir à 5,7 milliards de dollars dans ce même trimestre, après 4,9 milliards au premier trimestre et 16 milliards sur l’ensemble de l’année 2021, ajoute BFM TV.
Une famine à l'horizon?
Dans le même temps, "partout dans le monde, les budgets des ménages subissent les contrecoups des prix élevés des aliments, des transports et de l'énergie, alimentés par la dégradation du climat et la guerre", dénonce M.Guterres, en faisant ressortir la menace d'une "crise de famine pour les ménages les plus pauvres".
Un système de taxe exceptionnelle sur les surprofits a déjà été mis en place dans plusieurs pays dont le Royaume-Uni et l'Italie. Mais en France, cette option n'est pas envisagée à court terme, dit Bercy. Emmanuel Macron est d'ailleurs attaché au mouvement de baisse des impôts, expliquent Les Échos.