Depuis des semaines, les tensions entre les États-Unis et la Chine se sont accrues à la suite d'informations selon lesquelles la présidente de la Chambre des représentants américains pourrait se rendre à Taïwan. Après avoir longtemps entretenu le flou autour de son programme en Asie, elle a annoncé le 31 juillet conduire une délégation du Congrès à Singapour, en Malaisie, en Corée du Sud et au Japon, sans mentionner Taïwan.
Selon le Global Times, Nancy Pelosi pourrait cependant invoquer des "excuses d'urgence comme une panne d'avion ou un ravitaillement en carburant" pour atterrir dans un aéroport taïwanais pendant sa tournée.
"Si elle ose s'arrêter à Taïwan, ce sera le moment d'allumer le baril de poudre (...) dans le détroit de Taïwan", a tweeté le 1er août Hu Xijin, ancien rédacteur en chef du Global Times.
Selon CNN qui se réfère à une responsable taïwanaise, Mme Pelosi passerait sur l’ile une nuit.
Pékin met en garde
Pékin, pour sa part, verrait un passage, même bref, comme une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine.
"Cela causera de graves dommages aux relations sino-américaines et entraînera des événements et des conséquences très graves", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian.
Dans son article daté du 1er août, The Hill indique que "le Président Biden doit encore comprendre que Taïwan est bien plus important que l'Ukraine". Selon le journal américain, en perdant la possibilité de prendre la situation sous contrôle, Washington verra "la Chine enfoncer le dernier clou dans le cercueil de la prééminence mondiale de l'Amérique".
Le 28 juillet, lors d'un entretien téléphonique avec Joe Biden, Xi Jinping a souligné que la volonté de son peuple à protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine était "inébranlable". Cité par CCTV, le Président chinois a également dit à son homologue américain que "celui qui joue avec le feu se brûlera certainement".