"Du jamais vu depuis la guerre froide": la menace nucléaire s’accentue selon l’ONU

Le risque nucléaire pèse sur la planète comme jamais depuis la chute de l’URSS, a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Un simple malentendu pourrait tout faire basculer dans un climat de tensions politiques extrêmes.
Sputnik
Dans un contexte politique troublé, l’utilisation d’armes nucléaires ne relève plus de la fiction, à en croire l’ONU. Antionio Guterres, secrétaire général de l’institution, a en effet mis en garde contre des risques d’escalade jamais vu depuis la guerre froide, lors d’une conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
"Cette conférence a lieu à un moment critique pour notre paix et notre sécurité collectives, elle a lieu à un moment de danger lié à l'utilisation d'armes nucléaires, du jamais-vu depuis la guerre froide. L'humanité risque d'oublier les leçons tirées des horribles destructions d'Hiroshima et de Nagasaki", a ainsi affirmé le haut responsable.
Antonio Guterres a rappelé que la fin de la guerre froide avait marqué un nouvel espoir vers la dénucléarisation, avec la réduction massive des arsenaux. Une époque révolue, la concurrence ayant pris désormais le pas sur la coopération.

Minuit moins 100 secondes pour l’humanité?

Le secrétaire général de l’ONU est encore allé plus loin, déclarant que l’humanité était "à un malentendu, à une erreur de calcul de l’anéantissement". Il a appelé à renforcer le TNP, pour le mettre en adéquation avec les priorités du jour.
La Conférence d'examen du TNP a lieu tous les cinq ans, mais l’édition 2020 a dû être reportée à plusieurs reprises à cause de la pandémie. En 2015, la dernière conférence d’examen avait débouché sur un semi-échec, les parties ne pouvant se mettre d’accord sur les questions de fond.
L’"horloge de l’Apocalypse", censée mesurer le danger nucléaire séparant l’humanité de la catastrophe ultime, avait été mise à jour en janvier dernier. Elle affiche aujourd’hui 100 secondes avant minuit. Le conflit en Ukraine n’a pas fait avancer l’aiguille, le risque ayant déjà été pris en compte en début d’année, précise le Bulletin of the Atomic Scientists qui gère les calculs.
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