Les autorités de transition au Mali ont "exigé" dimanche d’Emmanuel Macron qu'il en finisse avec "sa posture néocoloniale" et taise ses critiques contre l'armée malienne.
"Le gouvernement de transition exige du Président Macron d'abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens", a déclaré, dimanche soir, à la télévision publique le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga.
Emmanuel Macron avait déclaré à Bissau que la responsabilité des États ouest-africains était d'œuvrer pour que "le peuple malien puisse (...) exprimer sa souveraineté populaire" et "bâtir le cadre de stabilité" permettant de "lutter efficacement contre les groupes terroristes".
"Puisque force est de constater que les choix faits par le pouvoir malien aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif et c'est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien", a-t-il ajouté.
M. Maïga a critiqué des "accusations erronées" de la part du Président Macron "malgré les démentis" des autorités maliennes.
Bamako a également condamné "avec la dernière rigueur" les propos "haineux et diffamatoires" du Président Macron alertant sur les exactions imputées à l'armée malienne contre des membres de la communauté peul lors de récentes opérations.
Ces "accusations graves" de M. Macron sont de nature à "susciter la haine ethnique" au Mali où, souligne Bamako, "ces dernières années le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires".
"Il est important que le Président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda", a lancé le porte-parole du gouvernement malien.