Le Président de l’Irlande Michael D.Higgins s’est mis à dos certains parlementaires, à cause d’une lettre ouverte de sa femme publiée dans The Irish Times. La Première dame y écrit que les hostilités se poursuivront, "jusqu'à ce que le monde persuade le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky d'accepter un cessez-le-feu et des négociations".
La position somme toute assez classique de Sabina Higgins a cependant provoqué un tollé sur l’île verte. Ainsi, Malcolm Byrne, député du parti Fianna Fail, a qualifié d'épouvantable la missive et sa parution sur le site officiel du Président irlandais. Il a pressé le dirigeant de se désolidariser des propos de son épouse.
"Higgins a droit à son opinion personnelle, mais la décision de publier la lettre sur le site du chef de l'État soulève de sérieuses questions. Le Président irlandais doit clairement affirmer le ferme soutien du peuple ukrainien et que nous tenons la Russie responsable de le conflit", a ainsi déclaré l’élu.
Kiev et Moscou réagissent aussi
L’affaire n’a pas tardé à faire tâche d’huile, attirant l’attention des deux acteurs du conflit. L’ambassadeur russe en Irlande, Iouri Filatov, a ainsi déclaré qu’il était d’accord avec les points soulevés par la Première dame. "Nous sommes tous contre la guerre", a-t-il souligné, ajoutant que la suggestion de pourparlers de paix correspondait à la ligne de Moscou.
La députée ukrainienne Kira Rudik a pour sa part qualifié la lettre de "sous-informée", à la radio Newstalk. Elle a affirmé qu’"aucune négociation pacifique n’était possible" après ces cinq derniers mois de guerre.
Michael D.Higgins n’a pour l’heure pas réagi à la controverse.
L’Irlande s’est jusqu’à aujourd’hui alignée sur les sanctions européennes contre Moscou, expulsant plusieurs diplomates de son territoire. Début mars, le gouvernement s’était dit prêt à accueillir 100.000 de réfugiés ukrainiens si besoin.