Bien qu’économiquement la Finlande soit moins dépendante du gaz naturel que certains autres pays européens, la crise du gaz risque d’avoir un impact négatif sur les industriels dès cet hiver, relate ce 30 juillet la radio et télévision publique nationale de Finlande, Yle. Le média précise que les industries chimiques et forestières seraient les plus concernées.
"Il est possible que la production de certaines usines diminue ou s'arrête si le prix [du gaz, ndlr] augmente à des niveaux incroyablement élevés ou si, pour une raison quelconque, il y a des problèmes avec la disponibilité du gaz", signale à Yle Ahti Fagerblom, responsable de l'énergie et du climat chez l’Association finlandaise de l’industrie forestière (Metsäteollisuus ry).
Le directeur de l’Association finlandaise de l’industrie chimique (Kemianteollisuus ry), Mika Aalto, confirme que dans une situation extrême, la production des entreprises dépendantes du gaz naturel devrait être réduite ou les usines fermées. Au micro de Yle, M.Aalto détaille que plus de 70% des entreprises de l'industrie chimique qui utilisent du gaz pourraient être affectées. Il s’agit d’environ 7.000 travailleurs sur les 34.000 employés dans l’industrie chimique dans tout le pays. Il ajoute que le secteur sera mis à l’épreuve même si le prix du gaz ne monte pas en flèche ou si la disponibilité ne s'effondre pas.
Il faut du temps et des investissements
Le média finlandais fait savoir que de nombreuses entreprises ont réussi à remplacer le gaz naturel par une autre forme d'énergie ou à réduire leur dépendance d'une autre manière. Dans l'industrie forestière, le gaz a été principalement remplacé par le mazout, explique Anti Fagerblom.
Cependant les experts avouent qu’il sera impossible de renoncer rapidement au gaz ou de le substituer, car tout changement des chaînes de production demande du temps et des investissements. Une tâche particulièrement compliquée pour les petites entreprises.
Les exportateurs seraient sacrifiés
Yle n’exclut pas une pénurie totale de gaz, ce qui obligerait les autorités finlandaises à sécuriser en premier lieu l’approvisionnement des infrastructures critiques et sociales, ainsi que les ménages.
Dans le cadre de ce scénario la production des entreprises d’exportation risquerait d’être réduite ou stoppée, alerte le média avant de constater que le manque de gaz aurait sans doute un impact important sur toute la société finlandaise.
Dans ce contexte Yle rappelle que les pays de l’UE sont parvenus à un accord sur une réduction volontaire de 15% de leur consommation en gaz naturel. Et ceci jusqu’en mars 2023 pour l’instant.