Après s’être rendu en Ukraine peu après le début de l’opération spéciale russe, l’ex-militaire français, Adrien Bocquet, a évoqué dans un entretien avec Sputnik les bombardements de civils dont il a été témoin dans le Donbass et en Ukraine.
"Aucune traçabilité sur l’armement donné à l’Ukraine"
L’un des problèmes évoqués par l’ex-militaire français est l’absence de traçabilité sur l’armement donné en Ukraine: "on le retrouve un petit peu partout".
À titre d’exemple, M.Bocquet a cité la France, qui a livré des canons longue portée Caesar à l’Ukraine. Ainsi, lors de son séjour dans le centre-ville de Donetsk, "où il n’y a pas d’armée, pas de lance-missiles, rien", il a été bombardé par ce canon.
"J’ai failli mourir, on a reçu des obus à moins de 30 mètres, j’ai été jeté au sol, quand je me suis relevé, les éclats d’obus étaient dans un véhicule d’en face. Et quelques heures après, il y a eu plusieurs victimes, et on a constaté que certains obus n’ont pas explosé. Et là on constate un obus français de canon Caesar. Il y a une enquête sur ces obus, il suffit de le consulter sur Internet. Il y a eu des obus français qui ont tué des femmes et des enfants. Et pour moi, c’est inadmissible. Comment la France peut donner de l’armement qui tue des femmes et des enfants?"
De l’armement entreposé dans un hangar civil
En outre, le 18 avril, Adrien Bocquet était à Lviv et, à quelques centaines de mètres de cet endroit, des militaires ukrainiens entreposaient de l’armement dans des entrepôts situés à proximité d’habitations, notamment près d’un magasin automobile de pneus et d’habitations avec des femmes et des enfants.
"C’est bien un hangar avec de l’armement qui été frappé, c’est un hangar entreposé dans un milieu civil. Donc les résultats sont là. La population ukrainienne est [utilisée] comme bouclier. Et après l’Ukraine et l’Europe disent devant le monde entier: regardez, la Russie a tué des civils. C’est pas du tout ça. C’est l’Ukraine qui entrepose de l’armement dans des milieux civils".